Promesse de mariage
Récréations
Un mariage de raison
« Les propriétaires sont des maris fort aimables, dit la tante qui ne veut plus payer le loyer »
Henry Monnier (1799-1877), dessinateur, Paris, 1827.
1 est. : lithographie, à la plume, coloriée ; 26,3 x 27,2 cm (la pl.)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, FOL-DC-202 (B,2)
© Bibliothèque nationale de France
Pour lutter contre l’adultère, Balzac plaide en faveur de l’émancipation des filles.

« Aujourd'hui une jeune personne ne connaît ni la séduction ni ses pièges, elle ne s'appuie que sur sa faiblesse, et, démêlant les commodes maximes du beau monde, sa trompeuse imagination, gouvernée par des désirs que tout fortifie, est un guide d'autant plus aveugle que rarement une jeune fille confie à autrui les secrètes pensées de son premier amour...
Si elle était libre, une éducation exempte de préjugés l'armerait contre l'amour du premier venu. Elle serait, comme tout le monde, bien plus forte contre des dangers connus que contre des périls dont l'étendue est cachée. D'ailleurs, pour être maîtresse d'elle-même, une fille en sera-t-elle moins sous l'œil vigilant de sa mère ? Compterait-on aussi pour rien cette pudeur et ces craintes que la nature n'a placées si puissantes dans l'âme d'une jeune fille que pour la préserver du malheur d'être à un homme qui ne l'aime pas ? Enfin où est la fille assez peu calculatrice pour ne pas deviner que l'homme le plus immoral veut trouver des principes chez sa femme, comme les maîtres veulent que leurs domestiques soient parfaits ; et qu'alors, pour elle, la vertu est le plus riche et le plus fécond de tous les commerces ? »

Honoré de Balzac, Physiologie du mariage, 1829.
>Texte intégral dans Gallica : Paris, Furne, 1842-1848
 
 

> partager
 
 

 
 

 
> copier l'aperçu