Émilie Du Châtelet
Vue du château et des jardins de Saint-Ange
Mme Du Châtelet à sa table de travail
Portrait d'Émilie Du Châtelet
La marquise Du Châtelet
Marianne Loir (1715 – 1779), peintre, Vers 1745.
Huile sur toile, 118 x 96 cm
Bordeaux, Musée des Beaux-Arts, M. 5848
© Musée des Beaux-arts de Bordeaux
Née en 1706, Gabrielle Émilie Le Tonnelier de Breteuil, marquise Du Châtelet, est longtemps restée plus connue comme la compagne de Voltaire, la « divine Émilie », que comme la vraie femme de science qu'elle fut. Très jeune, elle s'adonne au goût de l'étude, en se consacrant surtout aux mathématiques et à la physique.
C'est Voltaire qui nous livre le plus de renseignements sur l'éducation de la jeune Émilie de Breteuil et sur son goût pour les sciences : « Son père, le baron de Breteuil, lui avait fait apprendre le latin, qu'elle possédait comme Mme Dacier ; elle savait par cœur les plus beaux morceaux d'Horace, de Virgile, et de Lucrèce ; tous les ouvrages philosophiques de Cicéron lui étaient familiers. Son goût dominant était pour les mathématiques et pour la métaphysique. On a rarement uni plus de justesse d'esprit et plus de goût avec plus d'ardeur » écrit-il dans l'Éloge historique.
Voltaire connaît, à quarante ans, un véritable épanouissement intellectuel et affectif en unissant sa vie à une femme d’esprit qu'il « idolâtre ». Issue de la plus ancienne noblesse, « la sublime et divine Émilie » était douée d'une intelligence hors du commun et d'une liberté d'esprit bien en avance sur son temps. Sa rencontre avec Voltaire en 1733 va être décisive. Avec Maupertuis, ils se font les propagateurs des théories de Newton contre les cartésiens. Le château de Cirey où elle se retire avec Voltaire pendant de longues périodes devient le lieu de rencontre des partisans de Newton.
En 1740, elle publie les Institutions de physique, où elle tente de concilier la physique de Newton avec la métaphysique de Leibniz, ce qui lui vaudra une vive polémique avec le secrétaire de l'Académie des sciences.
Ses dernières années, jusqu'à sa mort prématurée en 1749, seront vouées à une traduction et un commentaire des Principia mathematica philosophiae naturalis de Newton, qui reste encore aujourd'hui la seule traduction française existante. À sa mort, Voltaire écrit :
« J'ai perdu un ami de vingt-cinq années, un grand homme qui n'avait de défaut que d'être femme [!], et que tout Paris regrette et honore. On ne lui a pas peut-être rendu justice pendant sa vie. »

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