Routes commerciales en Orient

    
  Itinéraires maritimes
 

Le grand commerce maritime permet de relier l'est et l'ouest de la Méditerranée, et le golfe Persique à l'Inde et à l'Extrême-Orient. La mer demeure longtemps un lieu de rivalités avec les Byzantins. En possédant quelques îles méditerranéennes – Chypre, Sardaigne, Crète, Sicile, Malte – jusqu’au Xe siècle, les Arabes assurent des courses plus longues, malgré la présence de pirates. Mais la continuité des itinéraires reste problématique, surtout pendant les deux siècles que durent les croisades.
    

Ouverte sur la Méditerranée et la mer Rouge, l’Égypte est au centre des itinéraires maritimes. Côté Méditerranée, les villes du Caire et d’Alexandrie deviennent les plus importants centres de transbordement de marchandises, avec Alep et les villes du littoral syrien. Les bateaux en provenance de Gênes, Pise et Venise repartent de ces ports chargés des produits de luxe orientaux tant convoités en Europe. Depuis le golfe Persique, une route longe la péninsule Arabique jusqu’aux deux grands ports de Basra, véritable entrepôt de l’Iraq, et Sîrâf qui dessert l’Iran. De là, les bateaux suivent la côte indienne jusqu’en Chine. Par la mer Caspienne, le commerce avec les "Russes" conduit les marchands arabes dans les provinces baltiques et dans l’est de l’Europe centrale. C’est à Bagdad, via le port de Basra, que convergent les routes maritimes vers l’Extrême-Orient. Les bateaux font du cabotage le long de la péninsule Arabique jusqu’au port d’Aden où ils peuvent remonter au nord vers Le Caire par la mer Rouge ou descendre au sud la côte orientale de l’Afrique jusqu’à Madagascar.
La batellerie est aussi un élément essentiel des transports. Trois grands systèmes fluviaux servent de trame à ces itinéraires : le Nil en Égypte, le Tigre et l’Euphrate en Mésopotamie, l’Amou-Daria et le Syr-Daria en Asie centrale.
    

  Itinéraires terrestres
Sur terre, les pistes caravanières quadrillent le territoire de l’Islam et offrent, le long des routes ou dans les villes importantes, de nombreuses étapes commerciales : les caravansérails*. Ces établissements privilégient le commerce des produits de luxe. Les échanges quotidiens, nettement distincts, ont lieu dans des marchés appelés "souks".
    

    
Ces pistes s’organisent en quelques axes principaux sur lesquels se greffent une multitude de réseaux secondaires. L’axe transsaharien part d’Afrique noire vers le Maghreb* et jusqu’en Libye avec de nombreuses ramifications. Il rejoint l’Égypte, carrefour de tous les itinéraires, où les pistes traversent le Sinaï pour atteindre l’Arabie et la Syrie. D’Alexandrie, les routes caravanières descendent vers la mer Rouge et jusqu’en Nubie. Depuis Damas, l’axe méditerranéen longe les côtes libyennes, remonte au nord vers Constantinople et descend au sud en Arabie où de nombreux itinéraires convergent à La Mecque. Des routes traversent encore l’Arabie pour joindre le golfe Persique à la mer Rouge. Les axes du Moyen-Orient se croisent à Bagdad, deuxième carrefour important avec Le Caire. Des caravanes y partent à l’ouest vers la Syrie et l’Égypte, ou à l’est vers l’Iran et la Mésopotamie. D’autres remontent vers l’Arménie et la Turquie. Enfin, la "route de la soie", composée de plusieurs branches, traverse l’Asie centrale et permet de rallier l’Extrême-Orient par voie terrestre.