Un voisinage malsain et dangereux
J. Flourens
Les fortifications, leur histoire,
leur désaffection
future et ses conséquences, Paris, Larose, 1908, p. 74-75, cité in
Cohen Jean-Louis, Lortie André, Des Fortifs au Périf. Paris,
les seuils de la ville,
catalogue de l’exposition, Paris, Éditions
du Pavillon de l’Arsenal, 1991, p. 66-67.
"La zone a ses habitants et ses
cabarets, généralement mal fréquentés :
ce n’est pas là l’un de ses moindres inconvénients.
La population de ces parages est composée surtout de chiffonniers,
vagabonds, gens sans aveu de l’un et l’autre sexe vivant dans
la plus grande promiscuité, logeant dans des baraques ou même
dans des voitures ambulantes ou des wagons hors d’usage, sans aucun
souci de l’hygiène.
Ces gens-là ne sont évidemment pas les propriétaires :
ils ne sont que des occupants à titre plus ou moins précaire
et dans bien des cas, croyons-nous, sans titre aucun.
Les délits de tout genre, vols, attaques à main armée,
sont dans cette région plus nombreux que partout ailleurs ; la
surveillance de la police et la recherche des malfaiteurs y sont plus particulièrement
difficiles.
Enfin, les conditions dans lesquelles vivent ces individus laissent beaucoup à désirer
au point de vue de la salubrité.
Ils constituent pour les communes voisines et pour les quartiers périphériques
de Paris un voisinage malsain et dangereux, un sujet perpétuel d’inquiétudes
et de plaintes.
En résumé, la zone des servitudes militaires établie autour
de Paris nous semble très contestable au point de vue légal ;
elle est certainement inutile à la défense, injuste pour les
intéressés et constitue un danger économique et social."