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Né à Lauingen, dans le duché
de Souabe (Allemagne), d’une famille de militaires au service de l’Empire,
Albert étudie les lettres et la médecine à
Venise et à Padoue. En 1223, il entre dans l’ordre des
Prêcheurs (chez les Dominicains). Il va alors étudier
la théologie à Cologne et y enseigne à partir
de 1228.
Vers 1240-1241, il découvre à
Paris, où il est venu enseigner, les traductions des textes
grecs et arabes et commence à travailler sur
Aristote et son commentateur arabe
Averroès. Nommé Maître
de l’Université de Paris en 1245, il a pour disciple
Thomas d’Aquin. Puis il retourne à
Cologne, où il est chargé de fonder l’École
supérieure de théologie qu’il dirige jusqu’en 1254.
En 1259, il structure avec Thomas d’Aquin les
études des Prêcheurs, en les ouvrant aux philosophies
nouvelles. Il poursuit son enseignement de ville en ville
(Würzbourg, Strasbourg, Cologne) et revient à
Paris, vers 1276-1277, pour tenter d’apaiser l’hostilité des
théologiens de l’université contre les philosophies grecque
et arabe.
Il laisse une oeuvre savante d’une grande ampleur,
particulièrement brillante dans les domaines :
-
des sciences naturelles,
-
de la philosophie,
-
de la théologie.
Conçus sur le modèle de
l’encyclopédie d’Aristote, ses traités de sciences
naturelles condensent les textes grecs et latins commentés et
complétés par les Arabes (dans les domaines de l’astronomie,
des mathématiques, de la médecine) ; mais Albert ajoute
ses propres critiques et observations. Il prône l’expérience,
n’hésitant pas à interroger lui-même les spécialistes.
Ainsi son traité Des Animaux est composé de dix-neuf
livres rapportant les données antiques et de sept livres qui sont
les fruits de ses observations et de ses enquêtes auprès de
chasseurs, fauconniers, baleiniers... Il classe plus de quatre cents
espèces végétales (Des
Végétaux). S’autorisant à critiquer
Aristote, il corrige chaque fois qu’il le juge utile les erreurs de
l’héritage antique.
Son oeuvre philosophique est très
importante : ses paraphrases d’Aristote et
d’Averroès ont été des vecteurs de diffusion
en Occident des philosophies grecques et arabes, qu’il a été
le premier savant chrétien (vite relayé par son disciple
Thomas d’Aquin) à faire entrer dans la doctrine chrétienne.
S’il a fait preuve de moins d’originalité dans
son oeuvre théologique, les divers commentaires des
Evangiles, des Sentences de Pierre Lombard,
des prophètes, portent cependant sa marque.
Canonisé en 1931, il est proclamé patron
des savants chrétiens en 1941. |