En 1946, Paul Gilson est nommé à la direction des services artistiques de la Radiodiffusion française et décide de ré-organiser le réseau des radios régionales. Il crée le très exigeant concours des réalisateurs radiophoniques. Dès lors, chaque station régionale sera dotée d’un réalisateur issu d’une solide formation et affecté pour une durée d’au moins cinq ans dans le même lieu. Ces nouveaux diplômés sont chargés de réformer les troupes radiophoniques et leur répertoire. C’est la naissance de l’art radiophonique en région, et l’âge d’or des dramatiques.
Parmi ces stations provinciales, Radio-Alger constitue un cas particulier à plus d’un titre. Sa troupe est dirigée d’abord par Georges Portal, puis André Alléhaut et Pierre Héral jusqu’en 1962. Les comédiens sont mensualisés, bénéficiant d’une solidité de contrat là où les acteurs des autres troupes radiophoniques françaises étaient payés au cachet. Ils travaillent avec de grands auteurs tels que Gabriel Audisio et Albert Camus, dont l’aura marquera la troupe. La réalisation des dramatiques est assurée par le metteur en ondes Paul Ventre, issu des concours « Gilson », et par des comédiens de la station, à raison de deux dramatiques par semaine, qui rencontrent un vif succès. Entre 1945 et 1960, l’activité de Radio-Alger est donc intense, et la troupe jouit d’un véritable prestige auprès du public. Malheureusement, aucune archive sonore ne subsiste de cette période.