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L'auteur
de ce traité d'agriculture, Ibn Al-Awwam, vécut à
Séville à la fin du XIIe siècle. Il fut
à la fois un théoricien et un expérimentateur des
techniques agricoles. Son uvre, longtemps considérée
comme la grande référence de l'agronomie andalouse médiévale,
est une compilation du savoir accumulé dans ce domaine depuis l'Antiquité.
La civilisation islamique contribua à la diffusion en Europe et
souvent via al-Andalus de nombreuses plantes, produits et techniques (coton,
soie, papier, sucre, abricot, aubergine, pastèque, épinard,
artichaut, riz, moulin hydraulique
).
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Au nom du Dieu clément
et miséricordieux en qui est toute ma confiance.
L'auteur de ce livre, le cheik illustre Abou Zakaria Iahya Ibn Mohammed
ben Ahmed Ibn AI-Awwam, à qui Dieu fasse miséricorde, dit :
"Louange à Dieu, le maître des mondes
" Après
avoir lu les livres sur l'agriculture laissés par les agronomes
musulmans d'Espagne, et ceux qui viennent d'autres agronomes anciens qui
écrivirent antérieurement sur la culture des divers terrains,
ouvrages dans lesquels se trouve l'indication satisfaisante des travaux
à exécuter pour les semis, les plantations et tout ce qui
s'y rattache ; et en outre ce qui, dans ces mêmes écrits,
forme l'accessoire de l'agriculture, comme l'élevage des animaux,
c'est-à-dire de ceux d'entre eux qui lui viennent en aide, mon
attention s'est fixée sur ce que ces ouvrages contenaient de plus
intéressant. C'est, d'après les sources originales mêmes
que je rapporte dans mon livre, les systèmes ou manières
de voir qui y sont contenus [
].
De l'établissement des jardins et de la disposition des plantations
qu'on y doit faire, d'après ce qu'a écrit Ibn Hedjah sur
ce sujet.
Il faut, dit Junius, quand on veut planter un verger, choisir les emplacements
dans lesquels se trouve de l'eau en quantité suffisante. Il faut
qu'il ne soit point trop éloigné de l'habitation du maître,
autant que faire se peut, afin de jouir à la fois de l'agrément
de la vue, de la salubrité de l'air qu'il assainit et du repos
qu'il procure à l'il. La plantation des arbres ne doit point
se faire confusément et sans ordre ; il faut, au contraire,
rapprocher tous les congénères pour éviter que les
espèces trop vigoureuses n'absorbent les sucs nourriciers, et que
celles qui sont délicates n'en soient privées.
Ibn
Al-Awwam, Livre de l'agriculture,
traduction J.-J. Clément-Mulet, Paris, 1864-1867.
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