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Cette capitale a une
forme triangulaire. Deux de ses côtés sont baignés
par la mer ; le troisième est du côté de l'intérieur,
là où est la porte Dorée. La longueur de la ville
est de neuf milles. Elle est entourée d'une forte enceinte de vingt
et une coudées de haut, qui est elle-même entourée
d'une autre enceinte haute de dix coudées, tant du côté
de la terre que de celui de la mer. Entre ce parapet et la mer il y a
environ cinquante coudées rashshâshî.
La ville a une centaine de portes dont la principale est la porte Dorée ;
sa structure est entièrement en fer et recouverte d'or ; on n'en
connaît pas qui lui soit comparable en grandeur sinon à Rome.
Cette ville renferme un palais célèbre, renommé pour
sa hauteur, pour son étendue et la beauté de son agencement.
On y voit, de plus, un hippodrome par lequel on arrive à ce palais ;
c'est une des merveilles que l'homme a édifiées sur terre.
C'est un cirque (mal`ab) et les rues qui en partent, qui sont bordées
par deux rangs de statues en bronze d'un travail exquis, représentant
des hommes, des chevaux, des lions, etc. avec un art dont les artisans
qui les voient se sentent incapables. Ces figures sont d'une stature supérieure
à la grandeur réelle de l'homme. Le palais contient également
un grand nombre d'objets d'art merveilleux.
Al-Idrîsî, Nuzhat
al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq,
encore appelé Livre de Roger. Sicile, 1154.
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