Gênes et Pise

 
  • En comparant cette description avec celles des villes du monde musulman ou du royaume de Sicile, montrer qu'al-Idrîsî sous-estime l'importance économique de Gênes et Pise au XIIe siècle. Pourquoi ?

 



Gênes est une ville de fondation ancienne dont le site est agréable et les bâtiments sont très élevés. Elle produit des fruits en abondance, des productions l'entourent en nombre, tout comme les villages et les cultures. La ville est bâtie non loin d'une petite rivière ; ses habitants sont de riches commerçants ; ils voyagent par terre et par mer, et entreprennent également des choses faciles et difficiles. Possédant une flotte formidable, ils sont experts en fait de ruses de guerre ainsi que dans l'art du gouvernement, et ce sont eux qui ont le plus de renom parmi les chrétiens.
[...] De là à Pise, quarante milles.
Pise est l'une des villes les plus importantes et les plus célèbres du pays des chrétiens. Son territoire est vaste, ses marchés florissants, ses demeures bien peuplées, son territoire étendu, ses jardins et vergers nombreux, ses cultures contiguës. Sa position est prééminente et son histoire admirable. Ses fortifications sont élevées, ses terres fertiles, ses eaux abondantes, ses monuments très remarquables. Les Pisans ont vaisseaux et chevaux, c'est-à-dire qu'ils sont préparés pour lancer des expéditions maritimes et attaquer les autres localités. Cette ville est sur les bords d'une rivière considérable qui vient des montagnes de la Lombardie, et sur les bords de laquelle sont des moulins et des jardins.

Al-Idrîsî, Nuzhat al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq,
encore appelé Livre de Roger. Sicile, 1154.

 

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