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Nous montons donc de
Jaffa vers la ville de Jérusalem : un voyage de deux jours
par un chemin montueux, très difficile et dangereux, car les Sarrasins,
toujours prêts à tendre des pièges aux chrétiens,
se cachent dans les cavernes des monts et dans les grottes rocheuses,
veillant nuit et jour, cherchant toujours à assaillir les pèlerins
isolés ou ceux qui par fatigue traînent derrière un
groupe [...]. Sur ce chemin non seulement les pauvres et les faibles,
mais aussi les riches et les forts succombent : beaucoup périssent
par les Sarrasins, plusieurs par la chaleur et la soif, beaucoup succombent
par manque de vivres, plusieurs en mangeant trop. Mais nous, avec tout
notre groupe, nous parvenons intacts aux lieux désirés :
béni soit le Seigneur, qui n'a pas repoussé ma prière
et m'a accordé sa miséricorde. Amen.
L'entrée de la ville de Jérusalem est à l'ouest,
sous la citadelle du roi David, par la porte appelée porte de David.
On va d'abord au Saint-Sépulcre, appelé "Martyrium",
non seulement en raison de la situation de la place, mais parce qu'il
est plus célèbre que toutes les autres églises.
Saewulf,
Peregrinationes Tres, éd R.B.C. Huygens, Turnhout, Brépols,
1994. Cité et traduit par M. Balard, A. Demurger, P. Guichard dans
Pays d'Islam et monde latin Xe-XIIIe siècles.
Hachette, Paris, 2000.
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