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Les
séances d'Al-Harîrî sont un récit picaresque
très populaire au Moyen Âge dans le monde arabo-musulman.
C'est un des rares manuscrits littéraires à avoir été
souvent illustré. Al-Wâsitî, le peintre, très
représentatif de l'école de Bagdad, nous livre une image
assez fidèle du milieu urbain dans lequel se déroule le
récit. C'est en outre un des plus beaux manuscrits à peinture
conservés à ce jour.
Le
mot arabe "souk", équivalent du mot "bazar"
d'origine persane, désigne le marché, lieu des échanges
commerciaux. Il est situé au cur de la ville musulmane souvent
près de la principale mosquée appelée mosquée
du Vendredi. Les marchands se tiennent dans leurs "magasins"
(de l'arabe makhzan, makhazin au pluriel) ou leur
atelier. À la différence des quartiers commerciaux des villes
occidentales, les bazars sont inhabités la nuit.
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Un village musulman
Al-Harîrî, Al-Maqâmât (Les Séances).
Copié et peint par Yahyâ b. Mahmûd al-Wâsitî,
Bagdad, 1237.
Manuscrit sur papier (167 feuillets, 37 x 28 cm).
BnF, Manuscrit (Arabe 5847 fol. 138)
Les voyageurs, chevauchant à dos de chameau, traversent un village
évoqué par la mosquée et son minaret. À travers
les portes du bazar à coupoles en brique, on entrevoit les différentes
occupations des habitants : commerçants et leurs clients, filage
de la laine, travaux des champs. On distingue aussi les animaux domestiques,
vache, chèvres buvant dans une mare, poule et coq.
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