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Eugène
Sue, Les Mystères de Paris![]() Maintenant quelques mots de logresse et de ses hôtes. Logresse sappelle la mère Ponisse ; sa triple profession consiste à loger, à tenir un cabaret, et à louer des vêtements aux misérables créatures qui pullulent dans ces rues immondes. Logresse a quarante ans environ. Elle est grande, robuste, corpulente, haute en couleur et quelque peu barbue. Sa voix rauque, virile, ses gros bras, ses larges mains, annoncent une force peu commune ; elle porte sur son bonnet un vieux foulard rouge et jaune ; un châle de poil de lapin se croise sur sa poitrine et se noue derrière son dos ; sa robe de laine verte laisse voir des sabots noirs souvent incendiés par sa chaufferette ; enfin le teint de logresse est cuivré, enflammé par labus de liqueurs fortes. Le comptoir, plaqué de plomb, est garni de brocs cerclés de fer et de différentes mesures détain ; sur une tablette attachée au mur, on voit plusieurs flacons de verre façonnés de manière à représenter la figure en pied de lempereur. Ces bouteilles renferment des breuvages frelatés de couleur rose et verte, connus sous le nom de parfait-amour et de consolation. Enfin, un gros chat à prunelles jaunes,
accroupi près de logresse, semble le démon familier de ce lieu. |
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Les Mystères
de Paris,1842-1843. |
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|Le monstre : esthétique de la laideur| |