Gottfried Wilhelm Leibniz, 1646-1716:Le philosophe des merveilles |
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La querelle Newton / LeibnizLes dernières années de Leibniz sont assombries par la retentissante controverse avec Newton sur lantériorité de linvention du calcul infinitésimal. Dès 1699, Newton envoie une notification à la Royal Society accusant Leibniz de plagiat. Il continue à oeuvrer dans lombre et à écrire contre son collègue allemand jusquà ce quil obtienne de la Royal Society un rapport officiel lui accordant le titre de « premier inventeur » et condamnant Leibniz (1712). En 1715, Newton rallume la polémique et humilie publiquement Leibniz lors dune réunion de la Royal Society. Cependant le monde des mathématiciens adoptera la notation symbolique de Leibniz plutôt que celle de son adversaire et sa dénomination de « calcul intégral ». La postérité établira que les deux savants étaient parvenus à des conclusions similaires, indépendamment lun de lautre.
Ses activités- La curiosité de Leibniz est universelle. Il est non seulement philosophe et mathématicien, mais encore linguiste, juriste, historien, géographe, diplomate et théologien. Cette diversité du savoir se retrouve à travers les quelque 200.000 pages manuscrites conservées à la bibliothèque de Hanovre. - Homme politique actif, il est engagé dans tous les combats de son temps. - Sa fonction de bibliothécaire, quil exerce auprès des ducs de Hanovre et dautres grands princes, est pour lui beaucoup plus quun gagne-pain ; jusquà sa mort il manifeste un vif intérêt pour cette activité : il écrit des textes théoriques qui feront progresser la classification, le catalogage alphabétique et la rédaction des résumés. - Il travaille à une encyclopédie. Il veut faire un « inventaire de toutes les connaissances acquises et mal rangées » et une mise en ordre qui serait non seulement un bilan de lacquis, mais aussi le moyen daller plus loin, plus ultra. Il ne passera jamais à la réalisation, laissant cinq listes de définitions rangées selon un ordre logique et un grand nombre décrits et de mémoires adressés au tsar.
Ses idéesSa démarche est à la fois celle dun inventeur et celle dun encyclopédiste. - Esprit pacifiste et homme politique actif, il rêve de réunir les états européens, de faire lunité des savants, de rapprocher catholiques et protestants. Il travaille dailleurs avec Bossuet sur une possibilité de fusion des Églises catholique et réformée. - Esprit scientifique, il croit dans le progrès des sciences non seulement pour accroître le bien- être matériel des peuples, mais aussi pour grandir lhomme en amour et en vertu. - Vulgarisateur, il souhaite ouvrir la science à tous ; il est évidemment partisan de lemploi de la langue vernaculaire et critique lusage du latin. - En philosophie, il pose le principe de raison suffisante : rien na lieu sans raison. Pour lui, cest lharmonie préexistante en Dieu et par Dieu qui a rendu la Création possible et la meilleure possible. En Dieu, il voit un « monarque débonnaire », qui nous offre les merveilles de la raison, de lesprit et de la nature. Deux activités nous permettent de les saisir : la philosophie et lérudition. Selon la philosophie optimiste de Leibniz, Dieu ne pouvant créer un monde parfait (qui serait alors légal du divin), il y a introduit la plus petite portion de mal qui soit possible. Sans ce mal le bien ne nous serait pas sensible. Ainsi le mal est-il « lombre du bien, la dissonance qui accroît le plaisir de la consonance. » Ce courant de pensée, qui proclame que « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles », sera réfuté par les philosophes plus matérialistes du XVIIIe siècle. Voltaire, dautant plus anti-leibnizien quil est admirateur de Newton, ironisera dans Zadig (1747) sur les bienfaits de la Providence et développera avec son Candide (1759) toutes les raisons de ne pas être optimiste. |
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