Platon appartient à une des plus illustres
familles d'Athènes. Son nom d'Aristoclès est
très tôt changé en celui de Platon (de
platus, large), surnom qui lui est sans doute attribué à
cause de la largeur de ses épaules ou de son front. Il étudie
les lettres, les mathématiques, la musique et la gymnastique.
Sa rencontre avec Socrate, en 408, est
décisive et l'amène à renoncer aux arts pour
s'adonner à la philosophie, mais toute son oeuvre gardera de
cette première formation une très forte imprégnation
poétique. Toute sa vie, il conservera pour son premier maître
une grande admiration. Qu'Athènes puisse accuser
d'impiété et condamner à mort l'homme le plus éminent
de son époque le marquera pour toujours et déterminera
l'orientation de sa pratique philosophique.
Déçu par la démocratie,
profondément affecté par la mort du maître, Platon
décide de sexiler et entreprend de nombreux voyages, notamment
dans la grande Grèce (Italie du Sud). En Sicile, il tente vainement
de convaincre Denys l'Ancien d'établir une forme de gouvernement
régie par la philosophie. Le tyran se brouille avec lui et le livre
à un capitaine qui le vend comme esclave; il est heureusement
racheté par un ami.
Platon revient à Athènes
(vers 387) où il fonde une école de philosophie qu'on appellera
l'Académie parce qu'elle se trouvait dans les jardins
d'Academus. On y enseigne la philosophie mais aussi les
mathématiques et la gymnastique. L'enseignement est prodigué
sous forme de discussions et de débats d'idée, ce qui explique
la prédilection de Platon pour le dialogue. Parmi les
élèves les plus brillants se trouve
Aristote - le seul à pouvoir vraiment
rivaliser avec le maître.
C'est vraisemblablement à l'Académie
que Platon compose la plus grande partie de ses ouvrages,
résultats de ses réflexions sur les Idées, la Nature,
Dieu et le Souverain Bien. La plupart de ses oeuvres maitresses ont pu
être conservées et ses théories ont marqué toute
l'histoire de la philosophie jusqu'à nos jours.
Platon retournera en Sicile pour tenter
de guider le successeur de Denys l'Ancien, Denys le Jeune,
vers la sagesse, sans succès. Son dernier voyage, entrepris pour sauver
un de ses amis, manque lui coûter la vie. Alors il revient
définitivement à Athènes où il se consacre
à la philosophie jusqu'à sa mort, à l'âge de
quatre-vingts ans. |