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Pendant tout le "Moyen Âge", c'est-à-dire
du Ve au XVe siècle,
les campagnes ont occupé une place prépondérante,
essentielle, en Europe occidentale.
Lorsque se sont achevées les invasions germaniques, dans le courant
du Ve siècle, les villes avaient perdu
beaucoup de leur substance. De nombreux habitants avaient fui, et notamment
les plus riches d'entre eux, ceux qui, par leur mode de vie et leurs habitudes
de consommation, faisaient vivre artisans et commerçants. Ces riches
citadins, qui étaient aussi de grands propriétaires fonciers,
s'étaient retirés dans leurs domaines, tandis que les artisans
se repliaient sur des bourgs ruraux. Les villes n'ont plus survécu
alors que comme centres religieux et culturels surtout et, dans une moindre
mesure, comme centres administratifs. Ainsi, la presque totalité
de la population, désormais clairsemée, était désormais
rurale, à tous les échelons de la société.
En effet, l'insécurité omniprésente et durable créée
par la crise économique du IIIe siècle
et plus encore par les invasions a entraîné un net déclin
démographique, qui n'a été que peu enrayé
par l'arrivée et l'installation des envahisseurs germaniques. C'est
leur détermination passablement brutale et non leur nombre qui
est en cause dans la dévastation et la désorganisation des
territoires envahis.
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Chasse, élevage, pêche et cueillette l'emportent
sur l'agriculture
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(
) L'analyse d'ossements provenant de cimetières
mérovingiens montre que l'espérance de vie variait entre
25 et 45 ans ; cependant si l'on survivait aux premières
années, il n'était pas rare d'atteindre, voire de dépasser,
l'âge de 65 ans.
(
) Au cours de trois siècles de troubles continus, beaucoup
de terres jadis cultivées étaient retournées à
la friche, de sorte qu'il ne restait plus que des îlots cultivés
dans un océan de forêts, de landes et de marécages.
Dans les grands domaines mérovingiens, dont certains s'étendaient
sur plusieurs milliers d'hectares, les cultures en occupaient au plus
quelques dizaines. Cultures médiocres au demeurant, car il semble
que les paysans ne disposaient généralement que d'outils
en bois. Pourtant, l'iconographie de l'époque mérovingienne
montre déjà des hommes cultivant la terre à l'aide
d'outils ferrés, bêches ou socs d'araire.
En définitive, à l'époque mérovingienne, les
hommes demandaient donc l'essentiel de leurs moyens de subsistance à
la forêt, aux friches de toute nature, aux rivières et aux
étangs : la chasse, l'élevage, la pêche et la cueillette
l'emportaient, et de loin, sur l'agriculture.
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