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L’Empire romain d’Occident s’est effondré en 476. Hormis
la tentative de restauration d’un empire sous le règne de Charlemagne (771-814),
l’Occident ne connaît qu’un pouvoir émietté, menacé par les invasions, la
famine et les épidémies. Malgré sa division en duchés et royaumes, la chrétienté
occidentale est en plein essor, démographique, économique et politique,
à partir du XIIe siècle. |
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Une
société féodale
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La société occidentale est formée de trois ordres :
les clercs prient ; les nobles et chevaliers protègent et combattent ;
les paysans, artisans et marchands travaillent. Les deux premiers ordres
possèdent les seigneuries par le système du fief*, selon lequel
le suzerain – le roi ou le duc – concède un bien à son vassal – comte
ou baron. La société médiévale, très hiérarchisée, repose donc sur les
liens personnels qui unissent fortement les hommes et sur leur rapport
à la terre, qu’ils possèdent ou qu’ils travaillent : c’est le système
féodal*.
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La brutalité caractérise les
rapports sociaux. Entre les nobles et les paysans, mais aussi entre nobles
eux-mêmes, dont les rivalités créent tensions et violences. L’autorité publique
se trouve éclatée dans une multitude de fiefs où le seigneur est seul maître
et détient tous les droits. Mais les souverains imposent progressivement
leur pouvoir sur des territoires plus ou moins étendus : l’empereur
germanique dans le Saint Empire, le roi de France, le roi d’Angleterre,
le roi de Castille. Parallèlement, de véritables cités-États s’instaurent
dans les pays méditerranéens, notamment en Italie où les républiques de
Venise, Gênes ou Pise voient leur influence économique et politique grandir.
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Dynamisme
économique et politique
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Les grandes invasions cessent
après l’an mil. L’Occident est alors en pleine croissance démographique
et connaît un essor économique important. Dans les campagnes, de grands
défrichements permettent d’améliorer les rendements agricoles. Cette croissance
bénéficie à l’artisanat et aux échanges
commerciaux. Les cités italiennes, Venise en tête, développent autour
de la Méditerranée un commerce actif. L’accumulation des richesses et l’enthousiasme
religieux favorisent le développement de l’art roman.
Le dynamisme de l’Occident chrétien se manifeste surtout par son expansion
militaire, d’abord en Italie, où les Arabes et les Byzantins sont chassés
par les Normands*, puis en Espagne avec la Reconquista.
Par l’ampleur des forces militaires engagées et le déplacement massif des
personnes et de leurs biens, les croisades
restent la grande aventure politique, économique et spirituelle de la chrétienté.
Elles favorisent la suprématie de l’Occident sur la Méditerranée.
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Le
pape contre l'empereur
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L’Église est le ciment de l’Occident
médiéval. Dans le village ou en ville, la paroisse est le cadre de vie essentiel.
La foi religieuse est intense et de nouveaux courants spirituels se développent.
À Rome, le pape cherche à s’imposer comme le chef de la chrétienté. En lançant
son appel à la croisade en 1095, Urbain II espère bien renforcer son pouvoir
temporel en rassemblant sous la bannière de l’Église les chevaliers les
plus turbulents d’Occident. Mais la primauté et l’indépendance du pape sont
toujours contestées par certains souverains. Au nom de l’héritage romain,
les empereurs germaniques refusent de voir leur prééminence remise en cause.
Ce n’est qu’en 1176, avec la défaite de Frédéric Barberousse, que la papauté
s’impose et formule l’idée d’une théocratie pontificale.
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