Cassiodore, 480-575 :Un héros des bibliothèques |
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BIOGRAPHIEIssu d'une illustre famille, Cassiodore est né en Calabre, en Italie, entre 470 et 480. Il apprend le grec, les arts libéraux et développe des sentiments religieux très profonds. Il s'attire, par la noblesse de son caractère et par sa grande érudition, la faveur et l'amitié des grands princes ostrogoths. En des temps troublés où, sur les ruines de la civilisation romaine, se développe l'Empire ostrogoth, Cassiodore est à la cour du prince ostrogoth Théodoric l'interprète de la culture classique ainsi que le porte-parole de l'empereur auprès de ses sujets romains. Après la mort de son ami Théodoric, Cassiodore fuit les luttes de pouvoir et se retire loin du monde dans le monastère de Vivarum, qu'il a lui-même fondé en Calabre. Il y passera les trente dernières années de sa vie à mettre en oeuvre la transmission de l'héritage gréco-romain à un Occident tombé aux mains des Barbares. À soixante-dix ans, son activité est toujours aussi intense. Le monastère devient une véritable « ville d'études ». Cassiodore y introduit habilement les sciences profanes et les sept arts libéraux y sont très largement enseignés. Faute de pouvoir fournir des maîtres à ses moines, il leur fournit des livres. Commence alors une très grande période où la Bibliothèque va se substituer à l'Université. À l'usage de ses moines, il écrit les Institutiones, sorte de guide de l'étudiant en Écriture sainte; il y introduit les arts libéraux qui font figure de disciplines auxiliaires de la science biblique. Soucieux de la préservation des livres et de la transmission du savoir aux générations futures, Cassiodore tente d'uniformiser les codes de l'écriture. La chute de l'Empire romain avait en effet entrainé une véritable anarchie du langage et des bases élémentaires de la grammaire. Ce désordre, ajouté à la pénurie de copistes compétents, risquait de faire disparaître le patrimoine culturel. Cassiodore établit alors des règles pour la copie et la reliure. Le catalogue des livres du monastère est ainsi arrivé presque intact jusqu'à nous. Parallèlement, il rédige un grand nombre d'ouvrages qui seront une source pour les Pères de l'Église. Travailleur infatigable, il invente un système de lampes pour que la nuit ne soit pas un obstacle à l'étude. À quatre-vingt-treize ans, il se lance dans la rédaction d'un traité d'orthographe. Avec Isidore de Séville, il a contribué à transmettre à l'Occident la culture antique. Après une vie exemplaire de moine historien, ministre, copiste, ce « restaurateur des sciences » et « grand héros des bibliothèques », meurt à près de cent ans. |
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