Tous les savoirs du monde :
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1. Enseignement médiéval 2. Modèles des "Miroirs" 3. Premier traité de science politique 4. Méthodes d'apprentissage 5. Premières bibliothèques royales 6. Compilation encyclopédique |
1. L'enseignement médiéval : arts libéraux, grands maitres et universités |
Les arts libérauxFidèle aux idées exposées par saint Augustin dans le De Doctrina christiana et le De Ordine, lenseignement médiéval place la foi au centre de toute connaissance et les arts libéraux en propédeutique à létude de la théologie. Les arts libéraux constituent un programme denseignement quon appellerait aujourdhui « secondaire ». Hérités de lAntiquité (où ils regroupaient les disciplines dignes de lhomme libre), les sept arts sont distribués en deux cycles :
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Saint Augustin, De Doctrina christiana vers 800 Paris, BnF |
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Les grands maitres Cest selon cette répartition
du savoir et du « savoir-dire » que Martianus Capella
rédigea son oeuvre principale (vers 400), le De
Nuptiis Mercurii et Philologiæ (« Les Noces de
Mercure et de Philologie »). Véritable manuel scolaire,
cet ouvrage, où chaque science est personnifiée, fut la
base de lenseignement des écoles monastiques carolingiennes,
complétée par les réaménagements et les enrichissements
apportés au VIe siècle par Cassiodore
(Institutiones) et Boèce. |
Martianus Capella, De nuptiis Mercurii et Philologiae (Les noces de Mercure et de Philologie) Parchemin, Xe siècle Paris BnF |
Au début du XIIe siècle, Hugues, maître de lÉcole de Saint-Victor élabore une méthode denseignement destinée aux clercs, suivant une classification dinspiration aristotélicienne :
Le XIIe siècle découvre la Logique, la Physique et la Métaphysique dAristote, et la science gréco-arabe, par les traductions latines ; lenseignement va en être bouleversé. Lassimilation de ces nouveaux savoirs prendra un siècle.
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Les universitésLes universités se créent et se multiplient dans la première moitié du XIIIe siècle. Les statuts de luniversité de Paris sont promulgués en 1215. Quatre facultés la composent :
Les arts libéraux (trivium, puis quadrivium) forment la base de lenseignement de la faculté des Arts, dispensé entre quatorze et vingt ans. Un « baccalauréat » est délivré au bout de deux ans et une « maîtrise ès arts » quatre ans plus tard. Létudiant peut ensuite aborder la médecine ou le droit, - de nouveau six années détudes sanctionnées par la licence et le doctorat. |
Les études
de théologie sont beaucoup plus longues : huit ans sont prévus
dans les statuts de luniversité de Paris qui impose,
en outre, lâge minimum de trente-cinq ans pour lobtention
du doctorat ; il semble, en fait, que la durée dapprentissage
ait été de quinze à seize ans. La faculté des Arts est un bouillon de culture de laverroïsme ; les discussions y sont passionnées, certains maîtres y soutiennent la thèse de léternité du monde (niant ainsi la création), et lon y cultive le raisonnement. Loeuvre logique dAristote (lOrganon) est enseignée dès 1215 à la faculté des Arts, mais sa Physique et sa Métaphysique sont interdites par les autorités ecclésiastiques. Les thèses dAristote y sont cependant débattues à travers les commentaires dAverroès. Roger Bacon, venu de luniversité dOxford en 1245, y donne des cours sur la Physique et la Métaphysique dAristote. En 1277, lévêque de Paris, Étienne Tempier, et larchevêque de Cantorbéry condamnent laristotélisme. |
L'Organon d'Aristote, avec commentaires, Paris fin XIIIe siècle Paris, BnF |
Mais dautres querelles vont secouer luniversité : la lutte, récurrente jusquau XIVe siècle, entre les séculiers et les réguliers des ordres mendiants. Bientôt, cest la méthode même de lenseignement universitaire - la scolastique - qui sera remise en cause : le premier coup lui est porté par Roger Bacon, qui, dans son Opus Majus (1268), jette les bases de la science expérimentale.
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1. Enseignement médiéval |