Fils d’un chirurgien réputé,
Flaubert grandit dans le cadre mélancolique de
l’Hôtel-Dieu de Rouen où son père est
médecin chef : peut-être y puise-t-il le fond de tristesse qui
le caractérise ainsi que le goût de l’observation
quasi-scientifique de la nature humaine.
Au lycée de Rouen où il fait ses
premières études, il est un élève doué
mais indiscipliné en proie à l’exaltation romantique qui
fleurit dans la jeunesse provinciale de son temps.
Au cours de l’été 1836, il fait
la rencontre à Trouville d’Elisa Schlesinger pour
laquelle il éprouve une passion muette tout au long de sa vie et qui
l’inspire dans de nombreux romans. Il ne lui écrit sa première
lettre d’amour que 35 ans plus tard.
Après son baccalauréat, Flaubert
poursuit à Paris des études de droit qui ne le passionnent
guère; il préfère fréquenter le milieu des artistes
et s’adonner à la littérature.
C’est au moment où il rédige sa
première version de l’Education sentimentale
qu’il est terrassé par une maladie nerveuse. Redoutant les crises,
il se retire alors dans sa propritété de Croisset où
il se consacre au "culte fanatique de l’art", seule consolation
à la "triste plaisanterie de l’existence".
Les quelques évènements qui troublent
sa retraite sont de grands voyages en Egypte puis en Tunisie, qui lui inspire
Salammbô.
Il entretient aussi de grandes correspondances qui
deviennent célèbres par la suite, notamment celle avec Louise
Colet.
La dernière partie de sa vie est marquée
par des deuils douloureux, des échecs littéraires et des soucis
financiers.
Amer et pessimiste, il se lance alors dans le roman
satirique Bouvard et Pécuchet qui lui impose
d’écrasantes recherches érudites et qu’il laisse
inachevé.
Quelques satisfactions illuminent ses dernières
années : la réussite de son filleul Maupassant et la
reconnaissance que lui témoigne le groupe naturaliste mené
par Zola.
Il meurt subitement en 1880. |