|
Pour mener à bien
lambitieux chantier ouvert par le projet encyclopédique de
Diderot et
dAlembert, les
rédacteurs ont puisé à
de multiples sources, consultant les archives, les bibliothèques,
empruntant et faisant acheter des ouvrages par les
Libraires-Associés. Ils se sont inspirés des travaux
de leurs prédécesseurs :
-
Francis Bacon le tout premier, dont
Diderot présente lArbre des connaissances dès
le Prospectus comme plan de
lEncyclopédie,
-
Chambers, dont la Cyclopedia est à lorigine
de lEncyclopédie (qui ne devait être
quune traduction de langlais).
-
Avant de se lancer dans laventure de
lEncyclopédie, Diderot avait participé
à la traduction du Dictionnaire Universel de Médecine,
de Chirurgie, dAnatomie,... de James. Il en reprend
bon nombre dinformations et de figures.
-
On sait également que ses longues pages sur lhistoire de la
philosophie sont en grande partie reprises de Jacob Brucker
(Historia critica philosophiae...).
Ce sont les travaux de lAcadémie
royale des sciences qui constituent la source première et constante
:
-
les Mémoires (Mémoires pour servir à
lHistoire des plantes, Mémoires pour servir à
lHistoire des Animaux, etc.),
-
la collection des Machines et Inventions et celle de la
Description des arts et métiers fournissent plusieurs
modèles aux articles et aux planches. Ainsi, lun des premiers
manuscrits rédigé par Jacques Jaugeon pour la
Description des arts et illustré par Simonneau
et Quinault, était consacré à limprimerie
; il sert de base à tous les articles et à toutes les planches
(revues par Goussier) de lEncyclopédie sur
ce sujet.
|
Henry-Louis Duhamel du Monceau,
LArt du Charbonnier ou Manière de faire le charbon de bois,
Paris, 1761.
Paris, BnF. |
|
André Félibien, Des Principes de
lArchitecture, de la Sculpture, de la Peinture et des autres arts qui
en dépendent (extrait)
Paris, BnF, Estampes. |
-
Pour les articles concernant les civilisations,
la faune et la flore étrangères, les rédacteurs
se plongent dans les nombreux récits de voyages, notamment ceux des
jésuites de retour de Chine ou dAmérique,
particulièrement intéressants pour la multitude de sujets
quils abordent avec précision. Dexpéditions
scientifiques lointaines les naturalistes rapportent des dessins. Des planches
gravées daprès ces dessins sont reprises presque exactement
dans
lEncyclopédie..
Charles Plumier,
Description des plantes de lAmérique, avec leurs
figures,
A Paris, Impr. Royale, 1693.
Paris, BnF, Estampes |
|
Ce nest plus par lobservation directe dun objet, mais
par sa gravure dans un livre que passe la transmission du savoir.
Mais toutes les sources iconographiques sont
revues, comparées et adaptées par Goussier et son
équipe de dessinateurs et graveurs. Et, finalement, cest
Goussier lui-même qui vérifie et révise la
totalité des planches.
Les encyclopédistes ont puisé leurs sources
dans les livres plus que dans la nature, mais ils ont sélectionné
les documents en fonction de leurs propres convictions et positions
philosophiques.
LEncyclopédie se présente comme un
Dictionnaire raisonné.
|