Averroès, le grand Commentateur

"Plût à Dieu qu'il se rencontrât quelqu'un qui voulût commenter les livres d'Aristote et en expliquer clairement le sens, pour les rendre accessibles aux hommes !"
Abu Ya'qub Yusuf, le souverain almohade lui-même, aurait souhaité qu'Averroès (1126-1198), alors cadi de la grande mosquée de Cordoue et premier médecin à la cour, commentât Aristote. Ainsi Averroès est-il devenu "le" commentateur d'Aristote et son plus grand défenseur, avec trois sortes de commentaires : de brefs résumés de la doctrine du philosophe, des paraphrases, enfin des gloses où le texte original est cité puis explicité. Il cherche à retrouver la véritable doctrine d'Aristote, rejetant toutes les interprétations néoplatoniciennes. Averroès interprète Aristote autant qu'il l'explique, justifiant ses thèses, reformulant ses démonstrations et ses arguments. Cette tournure didactique sera léguée aux commentateurs latins et suscitera nombre de débats à Paris au siècle suivant.