De l'arabe au latin

À partir du XIIe siècle, des traductions latines d'Aristote sont réalisées en Espagne à partir de l'arabe ou du grec, notamment à Tolède par Gérard de Crémone (mort en 1187). Ainsi l'Occident chrétien découvre-t-il les traités scientifiques grecs et arabes et la totalité de l'ouvre logique d'Aristote qui sera enseignée à l'université de Paris dès son ouverture en 1215. Mais sa Physique et sa Métaphysique, commentées par les scolastiques, suscitent de violentes controverses théologiques relatives à l'éternité du monde, à la Providence, à la liberté de Dieu.
C'est à travers le Grand Commentaire d'Averroès (1126-1198), traduit de l'arabe en latin, que les thèses d'Aristote sont débattues en Occident. Expurgeant les gloses néoplatoniciennes, Averroès expose dans son propre commentaire sa théorie de l'unité de l'intelligence dans l'espèce humaine, que l'Église condamnera en 1270.