Seul le résultat compte
La technique
La technique archaïque d'Eugène Atget est l'une des
caractéristiques de son œuvre. Le photographe en effet
se servait d'une chambre noire en bois de format 18 x 24 pourvue d'un
objectif rectilinéaire qui ne se distinguait pas beaucoup des
appareils utilisés quelques décennies plus tôt.
Cela est d'autant plus étonnant que, dès les années
1900, il était tout à fait envisageable d'acquérir
un matériel plus sophistiqué, léger et maniable.
Le poids de son matériel, la longueur des temps de pose
nécessaire à l'enregistrement obligeaient le photographe
à travailler avec un pied, ce qui déterminait directement
son mode de prise de vue. Techniquement, il lui était impossible
de faire des instantanés, c'est-à-dire des photographies
prises sur le vif du sujet. Les négatifs qu'il plaçait
au dos de sa chambre noire étaient en verre, donc lourds
et fragiles. Malgré tous ces inconvénients, Atget
obtenait des négatifs d'une très grande qualité.
À partir de ses négatifs en verre, Atget réalisait
des tirages sur du papier albuminé. Il obtenait ses épreuves
par contact direct à l'aide de châssis-presses qu'il
exposait à la lumière naturelle. Une fois l'exposition
terminée, il révélait ses épreuves et
virait ses tirages à l'or. Ce procédé avait
la particularité de donner aux épreuves des tons très
chauds. Vers la fin de sa vie, Atget a utilisé des papiers
à l'“arrow-root” (papiers salés à
l'amidon) ainsi que des papiers au gélatino-chlorure d'argent.