Avicenne (Ibn Sînâ) 980- 1037 :Le médecin philosophe |
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BIOGRAPHIE- 980 : Ibn Sînâ (Avicenne pour les Occidentaux) naît près de Boukhara (aujourdhui en Ouzbékistan) dun père fonctionnaire de ladministration samanide. Sa langue maternelle est le persan. - À 14 ans, il étudie seul les sciences naturelles et la médecine. Il rencontre des difficultés avec la Métaphysique dAristote, mais parvient à la comprendre grâce à un traité dal-Farabi (mort en 950, surnommé « le Second Maître », après Aristote). - À 16 ans, il a déjà sous sa direction des médecins célèbres. - Ayant guéri un prince samanide dune grave maladie, il est autorisé à fréquenter la très riche bibliothèque du palais. - À 18 ans, il possède toutes les sciences connues. - À 21 ans, il écrit son premier livre de philosophie. - À 22 ans, il entre dans ladministration, contraint par la mort de son père de gagner sa vie. - Il travaille la nuit à ses grands ouvrages, le jour aux affaires de lÉtat, où il acquiert une solide réputation. Plusieurs fois ministre, il jouit dune telle influence quil devient lobjet de pressions, sollicitations, jalousies, tantôt poursuivi par ses ennemis, tantôt convoité par des princes adversaires de ceux auxquels il veut rester fidèle. - Il est obligé de se cacher à maintes reprises, vivant alors de ses seules consultations médicales. Il mène une vie itinérante et mouvementée, parsemée de fuites, demprisonnements et dévasions. - 1023 : il se réfugie auprès de lémir dIspahan et trouve là une certaine paix durant quatorze ans. - 1037 : il meurt brutalement dune affection intestinale, alors quil accompagne son prince dans une expédition contre Hamadan.
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Ses Activités- Médecin réputé, fonction qui lui vaut tout dabord sa célébrité, puis laide à vivre. - Homme politique proche des princes (persécuté par les uns, protégé par les autres), plusieurs fois ministre, il soccupe des affaires juridiques de lÉtat. - Philosophe, il commente loeuvre dAristote. - Esprit scientifique, il sintéresse aux sciences de la nature et aux mathématiques. - Poète par souci pédagogique lorsquil met en vers des abrégés de logique et de médecine, il sait être un poète véritable lorsquil revêt dimages sa doctrine philosophique.
Ses idées- Avicenne est un grand médecin et un homme affronte constamment des difficultés. La Logique dAristote lui paraît insuffisante parce quelle nentre pas assez dans une application proche de la vie. Cest un scientifique qui sefforce damener les théories grecques au niveau de ce que son étude du concret lui a apporté. - Pour lui, la logique est la science instrumentale des philosophes. - Il croit en Dieu créateur, selon lIslam. Pour les musulmans, comme pour les juifs et les chrétiens, la source du savoir est la Révélation faite par Dieu aux hommes par lintermédiaire des prophètes. Avicenne tente de réintégrer le dogme dans son élaboration philosophique. Pour lui, la métaphysique doit apporter la preuve de lexistence du dieu créateur.
Postérité- Linfluence philosophique dAvicenne en Occident a été dépassée par celle dAverroès, qui a remis en cause ses commentaires dAristote, mais elle est constante dans le monde iranien. Son oeuvre est contemporaine de la constitution du corpus ismaélien (branche du schisme qui représente lésotérisme de lislam). - Sa pensée sur la distinction de l«essence» de lêtre et de lexistence sera exploitée par Thomas dAquin ; elle est une des bases de la philosophie scolastique néo-aristétotélicienne du Moyen Âge chrétien. - Du XIIe au XVIIe siècle, lenseignement et la pratique de la médecine musulmane et occidentale sont fondés sur son monumental Canon de la médecine, entièrement traduit par Gérard de Crémone entre 1150 et 1187. Ainsi, au moment où les chrétiens dEurope traversent la Méditerranée pour partir en croisade contre les Infidèles et brûlent les hérétiques sur la place publique, en Europe les médecins chrétiens tirent quotidiennement parti, pour soigner les maux du corps, de la sagesse des médecins musulmans. Une première contestation du Canon apparaît à la Renaissance : Léonard de Vinci rejette lanatomie selon Avicenne et Paracelse brûle le Canon à Bâle. Mais cest surtout à partir de la découverte de la circulation sanguine (Harvey, 1628) que le Canon apparaîtra dépassé.
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OEUVRES PRINCIPALESL oeuvre dAvicenne parvenue jusquà nous est incomplète. Il écrivait sans relâche partout, à cheval, en prison, et toutes ses connaissances nétaient accessibles que de mémoire. Il citait Aristote sans avoir besoin de le relire. Il nous manque plusieurs ouvrages fondamentaux de son oeuvre philosophique, (son Traité de philosophie illuminative fut détruit de son vivant). - Le Livre de la guérison [de lâme] est une oeuvre philosophique dans laquelle on trouve des écrits sur les sciences naturelles, les mathématiques ou encore la métaphysique. - Le Canon de la médecine est une somme claire et ordonnée de tout le savoir médical de son temps, enrichi de ses propres observations. - Écrits sur la géologie, les minéraux, les fossiles et les métaux. |
CITATIONS
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