Dorigine inconnue (saxonne ou flamande),
Hugues entre vers 1118 (?) chez les chanoines réguliers de
Saint-Victor, monastère fondé en 1108 par Guillaume
de Champeaux dans lenceinte de lermitage de
Saint-Victor, à Paris. Il devient vite une personnalité
marquante, considéré par ses contemporains comme le « nouvel Augustin ».
Dune grande curiosité intellectuelle et
dune vaste culture, cet humaniste conseille à ses disciples
de tout apprendre, car, estime-t-il, rien nest inutile. Son oeuvre
reflète son insatiabilité : il traite des arts libéraux,
des sciences, de la philosophie, commente les Écritures, écrit
le Chronicon consacré
à lhistoire universelle.
Son ouvrage denseignement le
Didascalicon - programme détude pour le maître
comme pour le disciple, méthode de lecture - est considéré
comme le texte fondateur de lÉcole de Saint-Victor. Il
assume lhéritage antique et carolingien et introduit, à
côté des arts libéraux, les arts mécaniques. Il
établit un ordre dans la succession des matières
étudiées et le justifie (logique, éthique, philosophie
théorique, mécanique).
La pensée de Hugues s'organise autour
de l'idée suivante : il y a une unité essentielle des savoirs
et de l'être humain que la chute originelle a brisée; il s'agit
de la restaurer. C'est à un tel être humain concret que
s'applique sa pédagogie et c'est lui qu'elle tend à guérir.
L'homme verra son intégrité restituée grâce à
l'étude de la logique et de la philosophie reliées à
la connaissance du vrai, et à la « pratique » reliée
à l'amour et à lexercice du bien. Quant aux maux physiques,
les arts mécaniques sont là pour les comprendre et y
remédier.
Linfluence de Hugues de Saint-Victor
sera très importante sur la théologie de son époque
et se prolongera jusquà la fin de Moyen Âge. Son traité
Des Sacrements de la foi chrétienne est une véritable
somme théologique. |