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Tous les savoirs du monde :
La Mésopotamie ancienne

[Les dossiers pédagogiques]

1. Naissance de l'écriture
2. Les listes
3. La bibliothèque
[Sommaire du Cahier TSM]

1.Naissance de l'écriture à Sumer (vers 3500 av. J.C.)

  Les hommes vivent et meurent sur la terre depuis plus d'un million d'années, mais l'écriture n'existe que depuis 5500 ans...

C'est en Mésopotamie (littéralement « le pays entre les fleuves »), quelque part en bordure du Tigre ou de l'Euphrate, que l'écriture est apparue pour la première fois.
Elle naît à la croisée de deux pratiques :
  Une pratique du dessin
s'appliquant à reproduire d'une manière schématisée les objets et les êtres de l'univers sumérien (épis, boeuf, chèvre, pain, roi...),
Une pratique comptable
substituant aux objets à compter des petits jetons
en pierre ou en argile affectés d'une valeur convenue.
Lorsqu'on a imaginé de remplacer ces jetons, ou calculi, par les dessins de ce qu'ils représentaient, l'écriture est née, c'est-à-dire un système d'environ un millier de caractères clairement identifiables.Sa première fonction fut donc de faciliter l'enregistrement des transactions commerciales à une époque de grande prospérité économique (l'invention récente de la roue venait de dynamiser les échanges en Mésopotamie).

Il s'agissait primitivement d'une « écriture de choses ». On traçait sur de petites tablettes d'argile humide, au moyen d'un roseau taillé en pointe, des signes pictogrammes permettant d'identifier l'objet évoqué grâce à sa ressemblance avec ce qu'il désignait. Le scribe les tenait dans sa main, il écrivait en colonnes de haut en bas et de droite à gauche.
  Cette écriture de choses devient progressivement une « écriture de mots », sous l'effet d'une évolution technique. En effet, la demande augmentant, le scribe se mit à utiliser des tablettes plus grandes qu'il fit reposer sur son avant-bras : il fut ainsi amené à faire pivoter les signes d'un quart de tour vers la gauche et à écrire horizontalement et de gauche à droite.
Vocabulaire des arbres,
Basse Mésopotamie, env.VIe siècle av. J.-C.
Paris Louvre
  Les pictogrammes primitifs perdirent alors leur caractère réaliste et cette première abstraction favorisa sans doute l'utilisation phonétique du signe, substituant à l'écriture de mots, l'« écriture du son ». Cela permit de diminuer le nombre de caractères (près d'un millier au départ), le même signe pouvant servir à désigner plusieurs objets différents dotés de la même valeur phonétique : ainsi, par exemple, le pictogramme de la flèche (ti)
servit-il à désigner aussi la vie (ti).
Dans une langue où de nombreux mots étaient monosyllabiques, les homophonies abondaient, rendant souvent difficile le choix du bon sens du mot, d'autant plus que le même signe pouvait, par extension, désigner des objets proches mais de prononciation différente.

 

ainsi le signe de l'étoile (*) désignait aussi
le dieu (dingir) et par extension le ciel (an).

 


Ceci explique la nécessité qui s'imposa aux scribes d'inventer de nouveaux signes « classificatoires » pour aider à l'interprétation, mais aussi l'utilité de recourir, parallèlement à l'inscription des signes, à une transcription phonétique permettant de choisir le sens.

Ce pas de géant franchi, il n'a fallu que peu de siècles pour que l'écriture cunéiforme conquît toutes les capacités d'un système désormais propre à servir d'exacte doublure du parler, et à en matérialiser toutes les nuances.

 

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