Tous les savoirs du monde :
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1. Naissance de l'écriture 2. Les listes 3. La bibliothèque |
Lorsqu'on a imaginé de remplacer
ces jetons, ou calculi, par les
dessins de ce qu'ils représentaient, l'écriture est née,
c'est-à-dire un système d'environ un millier de caractères
clairement identifiables.Sa première fonction fut donc de faciliter
l'enregistrement des transactions commerciales à une époque
de grande prospérité économique (l'invention récente
de la roue venait de dynamiser les échanges en Mésopotamie). Il s'agissait primitivement d'une « écriture de choses ». On traçait sur de petites tablettes d'argile humide, au moyen d'un roseau taillé en pointe, des signes pictogrammes permettant d'identifier l'objet évoqué grâce à sa ressemblance avec ce qu'il désignait. Le scribe les tenait dans sa main, il écrivait en colonnes de haut en bas et de droite à gauche. |
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Cette écriture de choses devient progressivement une « écriture de mots », sous l'effet d'une évolution technique. En effet, la demande augmentant, le scribe se mit à utiliser des tablettes plus grandes qu'il fit reposer sur son avant-bras : il fut ainsi amené à faire pivoter les signes d'un quart de tour vers la gauche et à écrire horizontalement et de gauche à droite. | Vocabulaire des arbres, Basse Mésopotamie, env.VIe siècle av. J.-C. Paris Louvre |
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Les pictogrammes primitifs perdirent
alors leur caractère réaliste et cette première abstraction
favorisa sans doute l'utilisation phonétique du signe, substituant
à l'écriture de mots, l'« écriture du
son ». Cela permit de diminuer le nombre de caractères
(près d'un millier au départ), le même signe pouvant
servir à désigner plusieurs objets différents dotés
de la même valeur phonétique : ainsi, par exemple, le pictogramme
de la flèche (ti) servit-il à désigner aussi la vie (ti). Dans une langue où de nombreux mots étaient monosyllabiques, les homophonies abondaient, rendant souvent difficile le choix du bon sens du mot, d'autant plus que le même signe pouvait, par extension, désigner des objets proches mais de prononciation différente. |
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ainsi le signe de l'étoile (*) désignait
aussi |
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Ceci explique la nécessité qui s'imposa aux scribes d'inventer de nouveaux signes « classificatoires » pour aider à l'interprétation, mais aussi l'utilité de recourir, parallèlement à l'inscription des signes, à une transcription phonétique permettant de choisir le sens. Ce pas de géant franchi,
il n'a fallu que peu de siècles pour que l'écriture
cunéiforme conquît toutes
les capacités d'un système désormais propre à
servir d'exacte doublure du parler, et à en matérialiser
toutes les nuances. |
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