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Tous les savoirs du monde :
La Mésopotamie ancienne

[Les dossiers pédagogiques]

1. Naissance de l'écriture
2. Les listes
3. La bibliothèque
[Sommaire du Cahier TSM]

2. Les listes : du dictionnaire aux traités scientifiques et littéraires

Une écriture aussi difficile, que l'écriture cunéïforme, où chaque signe pouvait avoir plusieurs valeurs idéographiques mais aussi phonétiques, supposait de longs apprentissages réservés à une infime minorité de la population.

Une première partie des innombrables tablettes d'argile, qui témoignent de l'intense activité éditoriale de cette époque, concerne donc les apprentis-lettrés qui s'exercent dans les écoles de scribes à cet art difficile. Il s'agit de matériaux pédagogiques, constitués de listes de noms propres ou de nomenclatures de termes logiquement disposés, propres à faciliter la mémorisation et la recherche de signes.
 

 

Elles devaient leur permettre d'apprendre par cœur les signes trop nombreux de l'écriture et les valeurs multiples de chacun d'eux. Ces listes pouvaient également servir au secrétariat de tous les représentants du pouvoir :

elles étaient donc utilisées pour DIFFUSER, APPRENDRE
et PROGRESSER.

Certaines témoignent d'une volonté systématique de classer très impressionnante, comme cette grande liste des dieux de Sumer du IIe millénaire avant J.-C.


Grande Liste des Dieux de Sumer,
Basse Mésopotamie, IIe millénaire avant J.-C.,
Musée du Louvre
  Mais à côté de celles-ci existait aussi une littérature savante largement diversifiée réservée à une élite d'érudits et de lettrés :
  • épopées,
  • histoire du pays,
  • textes mathématiques,
  • traités de médecine oraculaire
  • hymnes religieux,
  • traités de divination
  • ou rituels d'exorcisme.

Elle était destinée à ces professionnels de l'écriture qui constituaient dans le pays une véritable corporation d'intellectuels, porteurs de la culture, de la littérature et du savoir. Certains d'entre eux jouaient le rôle de conseillers du roi. Le Roi lui-même est, du moins sous le règne d'Assurbanipal, l'ultime destinataire, le premier candidat à la lecture des tablettes rassemblées.


Cette tablette d'argile, écrite en caractères cunéiformes, destinée aux lettrés, témoigne d'une volonté de systématisation et d'organisation. Les textes sumériens placés au centre sont disposés en colonnes et classés par groupes de synonymes. Ils se lisent horizontalement et de gauche à droite. À gauche figure leur prononciation exprimée en signes syllabiques, à droite leur traduction en akkadien. Les akkadiens constituent le premier peuple sémite qui a adapté l'écriture des sumériens à sa propre langue.

Warka, ancienne Uruk
(basse Mésopotamie)
vers 600 av. J.C.
Paris Louvre

 

Ces lettrés avaient parfois l'occasion d'exposer à un public plus large des bribes de leursavoir ou de cette littérature, par exemple, au cours de cérémonies officielles pendant lesquelles, il leur arrivait d'en lire ou d'en raconter des passages.

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