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Analyse d’une photographie : dispositif technique


La matérialité de l’image

Dès le début de sa carrière de photographe, la technique d’Atget est désuète, ses procédés sont archaïques, pourtant ni l’un, ni les autres n’évoluent sensiblement. Le débat sur la proximité picturale d’Eugène Atget à la mouvance pictorialiste ou au style documentaire  est ouvert et n’offre ici qu’un intérêt relatif. Mais le choix du terme "pittoresque" pour qualifier une de ses séries, "Paris pittoresque", celui du qualificatif vieux, "Art dans le vieux Paris" "Vieille France", montrent bien la complexité du regard et l’adéquation du procédé et du résultat.
Eugène Atget utilise une chambre noire en bois de format 18 x 24, pourvue d’un objectif qui corrige les aberrations sphériques (objectif dit rectilinéaire). Les temps de pose sont longs. Ils interdisent l’instantané et les sujets en mouvement apparaissent sous forme de traces transparentes aux contours flous. Négatifs et positifs sont d’une grande finesse.
  
Il emploie comme négatifs des plaques de verre sensibilisées au gélatino-bromure et réalise ses positifs sur papier albuminé – à la fin de sa vie, il utilise un papier photo-sensible au gélatino-chlorure d'argent, le papier aristotype –, par contact direct à l’aide de châssis-presses exposés à la lumière naturelle.
Eugène Atget a réalisé sa prise de vue sur une plaque de verre.  Le positif, de 17 x 21 cm est sensiblement de la même taille que la plaque de verre 18 x 24 cm. Il est obtenu par contact à l’aide de châssis-presses exposés à la lumière naturelle. Les tirages modernes, réalisés sous agrandisseur peuvent avoir des tailles très différentes des négatifs. Le tirage sur papier albuminé donne des tons chauds, une qualité de nuances de gris très différente des émulsions contemporaines. La comparaison est bien sûr difficile, voire impossible, sur écran. Il s’agit donc simplement ici de sensibiliser à la notion de tirage et à sa qualité en vue de visites d’expositions.
 

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