Charles V, 1338-1380 :

Le roi sage (roi à partir de 1364)

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BIOGRAPHIE

- Fils de Jean II le Bon et de Bonne de Luxembourg.

Contexte historique

L’enfance de Charles est marquée par les débuts de la guerre de Cent ans, alors que règne son grand-père Philippe VI (roi depuis 1328).

Le roi d’Angleterre Edouard III (né en 1312) revendique le trône de France : il est petit-fils de Philippe IV le Bel, alors que Philippe VI (de Valois) est le petit-fils de Philippe III le Hardi et neveu de Philippe IV. Mais Edouard est le fils de la fille de Philippe IV et en France une succession ne peut avoir lieu par l’intermédiaire des femmes (loi salique).

Philippe III le Hardi

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Philippe IV le Bel

<-- neveu -->

Philippe VI

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fille de Philippe IV
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Jean II le Bon + Bonne de Luxembourg
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Edouard III

Charles V

Le roi d’Angleterre est vassal du roi de France. Edouard III refuse cette vassalité et rompt avec Philipppe VI en 1337, ouvrant ainsi une guerrre qui durera, avec des intermèdes de paix, cent ans.

Philippe VI est vaincu par Edouard III à L’Écluse (1341), très sévèrement à Crécy (1346) et perd Calais (1347).

Jean II le Bon succède à son père en 1350 et en 1356 il est vaincu à Poitiers et emmené à Londres.

Charles, alors âgé de 18 ans, va gouverner le royaume comme régent durant toute la captivité de son père. Il doit faire face à la rébellion parisienne animée par le prévôt des marchands Etienne Marcel et à la jacquerie des paysans de la région parisienne contre les propriétaires et les créanciers. Il négocie avec les Anglais la libération de son père et est obligé d’accepter, en 1360, le traité de Brétigny-Calais, désastreux pour la France qui doit payer une énorme rançon en échange de son roi et qui perd le quart du royaume de Philippe le Bel : tout le Sud-Ouest revient à l’Angleterre.

Ce traité offre cependant une pause dont va profiter Charles, roi en 1364. Il va redresser la situation, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

La restauration du pouvoir royal et de la stabilité intérieure

Le roi se méfie des princes et des grands féodaux. Il s’entoure surtout de bourgeois, d’hommes de robe et de petits seigneurs provinciaux. C’est un homme de cabinet, diplomate et prudent. Il écoute les conseils des clercs et des universitaires.

Il réorganise l’armée et lui donne un encadrement de capitaines de la petite noblesse, comme Du Guesclin. Il soumet son cousin, le roi de Navarre Charles le Mauvais, allié des Anglais et toujours prêt à entrer en guerre : Du Guesclin défait son armée à Cocherel (1364). Le roi lui reprendra peu à peu toutes ses possessions normandes.

Une alliance avec l’empereur Charles IV renforce la sécurité du royaume à l’est. Au Sud, le soutien apporté au roi de Castille en fait un allié contre la Guyenne anglaise.

Charles V entreprend la reconquête des provinces soumises aux Anglais, aidé par les villes elles-mêmes et les seigneurs, écrasés par l’administration fiscale anglaise. Le Rouergue, le Limousin, le Poitou, l’Aunis et la Saintonge sont repris tour à tour. En 1380, les Anglais ne possèdent plus que Bordeaux et la Gascogne.

Pendant tout son règne, Charles s’emploie à débarrasser le royaume des bandes de brigands qui pillent et rançonnent villes et campagnes. Ces bandes sont les restes des compagnies engagées dans les campagnes militaires et devenues oisives lorsque les campagnes cessent.

Réformes financières

Le maintien de l’ordre intérieur renforce l’autorité royale et permet le rétablissement d’une situation économique bouleversée par la guerre. Charles V assainit la situation financière par la création du franc, pièce d’or pur qui régularise la valeur de la monnaie, mettant fin aux spéculations et assurant la sécurité des créances.

Le protecteur des arts et des lettres

Fin lettré, amateur de poésie et de musique, Charles V fait de Paris une capitale de rayonnement politique et culturel. Il transforme le vieux donjon du Louvre qui datait de Philippe Auguste et installe dans une des tours une bibliothèque, qui s’enrichit rapidement de manuscrits précieux et de textes rares auxquels les savants ont accès.

Il entreprend également une politique de vulgarisation, puisqu’il fait traduire en français :

de nombreux ouvrages scientifiques et techniques, traités d’astrologie et d’histoire, textes d’Aristote accompagnés des commentaires explicatifs de leur traducteur Nicolas Oresme, le Policraticus  de Jean de Salisbury, Le Livre des propriétés des choses de Barthélémy l'Anglais (traduit par Jean Corbechon), ou encore oeuvres religieuses comme La Cité de Dieu, traduite en 1370 par le juriste Raoul de Presles, qui y ajoute ses propres commentaires et ceux de ses prédécesseurs.

Les textes latins sont traduits en français et des prêts sont accordés pour les copier. Disposée sur trois étages, la « Librairie royale » répond à un projet politique : elle doit former une élite administrative. Elle compte jusqu’à un millier de manuscrits (l’inventaire est conservé à la BnF).

L’Université de Paris joue un rôle politique de premier plan depuis Philippe le Bel. Elle est officiellement représentée dans les conciles nationaux de l’Église de France et dans les assemblées des États Généraux. Sa médiation est demandée au moment de la lutte entre Étienne Marcel et les Parisiens et la Cour. Charles V l’appelle « la fille aînée du Roi » et étend encore ses privilèges.

Constructions et embellissement de Paris

Charles V transforme Paris. Il fait construire une enceinte qui double la muraille de Philippe Auguste. Il fait aménager un ensemble de petits hôtels reliés par des galeries à travers des jardins : l’hôtel Saint-Paul, témoignage d’un nouvel urbanisme monumental et d’un nouvel art de vivre princier.

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