Les chandeliers de l’évêque
Cosette et Jean Valjean
Les Misérables. 200 dessins par Brion
Une tempête sous un crâne
Gamins parisiens jouant aux billes
Couvent du Petit-Picqus
La mort de Jean Valjean
Jean Valjean
Les Misérables
Victor Hugo (1802-1885), auteur ; Gustave Brion, (1824-1877), illustrateur ; Jules Hetzel et A. Lacroix, éditeurs, Paris.
1 vol. (798 p.) : fig. ; gr. in-8
Paris, Ville de Paris / Fonds Heure joyeuse, 2013-372294
© Bibliothèque nationale de France
Voici la première description de Jean Valjean, sorti du bagne de Toulon depuis quelques jours.

« Dans les premiers jours du mois d'octobre 1815, une heure environ avant le coucher du soleil, un homme qui voyageait à pied entrait dans la petite ville de D. — Les rares habitants qui se trouvaient, en ce moment, à leurs fenêtres ou sur le seuil de leurs maisons, regardaient ce voyageur avec une sorte d'inquiétude.
Il était difficile de rencontrer un passant d'un aspect plus misérable. C'était un homme de moyenne taille, trapu et robuste, dans la force de l'âge. Il pouvait avoir quarante-six ou quarante-huit ans. Une casquette à visière de cuir rabattue cachait en partie son visage brûlé par le soleil et le hâle et ruisselant de sueur. Sa chemise de grosse toile jaune, rattachée au col par une petite ancre d'argent, laissait voir sa poitrine velue ; il avait une cravate, tordue en corde, un pantalon de coutil bleu, usé et râpé, blanc à un genou, troué à l'autre, une vieille blouse grise en haillons, rapiécée à l'un des coudes d'un morceau de drap vert cousu avec delà ficelle, sur le dos un sac de soldat fort plein, bien bouclé et tout neuf, à la main un énorme bâton noueux, les pieds sans bas dans des souliers ferrés, la tête tondue et la barbe longue. La sueur, la chaleur, le voyage à pied, la poussière, ajoutaient je ne sais quoi de sordide à cet ensemble délabré.
Les cheveux étaient ras, et pourtant hérissés ; car ils commençaient à pousser un peu et semblaient n'avoir pas été coupés depuis quelque temps. »

Victor Hugo, Les Misérables, I, II, 1.
>Texte intégral dans Gallica.
 
 

> partager
 
 

 
 

 
> copier l'aperçu