Effets d'accumulations
En littérature, l'accumulation crée un effet de profusion par l'inventaire, l'énumération d'éléments semblables ou disparates. En séduisant les Surréalistes, l'accumulation gagne les arts plastiques et culmine en France dans les années 60 avec les Nouveaux Réalistes. Les objets sont entassés, empilés, multipliés, sur une surface ou dans un espace défini. Il s'agit pour l'artiste de témoigner de la société de consommation, révéler nos modes de vie, dénoncer la standardisation et l'uniformisation du goût. À l'inverse et par les mêmes techniques, la publicité célèbre ainsi la consommation, en vantant l'abondance et en cherchant à créer le désir.
C'est XIX° siècle qu'il faut aller chercher les prémices de l'accumulation, avec la naissance de la société industrielle. Les objets produits en série envahissent alors les boutiques, les vitrines, les rues, au hasard desquelles le photographe peut saisir un entassement poétique, une coïncidence visuelle insolite, telle une réaction humaniste à un monde qui se déshumanise et se rationalise par la répétition. Ces assemblages circonstanciels ont une beauté formelle évidente même si la motivation première est le reportage ou la documentation.