Francis Bacon, 1561-1626:

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BIOGRAPHIE

- 1561 : naissance à Londres.

- à 13 ans, il entre à l’Université de Cambridge.

- à 16 ans, il rédige un ouvrage de réfutation d’Aristote.

- 1576-1579 : il voyage en France pour « s’instruire des moeurs de ses provinces ».

- à 19 ans, il rédige un traité sur l’État de l’Europe. Après la mort de son père, Bacon entreprend des études de droit et devient avocat.

- 1593 : il entre à la Chambre des Communes et devient le protégé du comte d’Essex, favori d’Élisabeth, puis se retourne contre lui et obtient sa condamnation. Devenu favori du roi Jacques Ier et du duc de Buckingham, il cumule alors titres et honneurs et sa fortune s’accroît considérablement.

- 1618 : il est nommé grand chancelier.

- 1621 : il est condamné pour corruption, perd sa charge et est rejeté de la vie publique. Il sera publiquement réhabilité, mais il meurt peu après, en 1626.

Idée de progrès et classification des sciences

- Pour Bacon, « la science véritable est la science des causes ». Il s’oppose à la logique aristotélicienne qui établit un lien entre les principes généraux et les faits particuliers : pour lui, la logique se borne à exposer des découvertes déjà existantes et ne fait pas de vérification.

- Il abandonne la pensée déductive, qui procède à partir des principes admis par l’autorité des Anciens, au profit de l’« interprétation de la nature », où l’expérience apporte des connaissances nouvelles. Ainsi préconise-t-il :

  • de soumettre la nature à l’expérience par une investigation au ras du sol (ce ne sont pas des ailes qu’il faut à notre esprit, mais des semelles de plomb),
  • et de tirer de l’expérience une « induction », non pas simplement « totalisante » qui se borne à constituer le catalogue des données acquises, mais « amplifiante » qui passe des faits connus à ceux qu’on peut raisonnablement leur assimiler.

- Il dresse un état des connaissances pour en déterminer les parties « déficientes » qui sont à compléter et entend réorganiser la carte du savoir en tenant compte de l’« avancement » historique de la science.

- Il invente des formulations imagées de l’idée de progrès : le savoir est pour lui un navire dépassant les Colonnes d’Hercule, limite du monde connu dans l’Antiquité (image qui orne le frontispice d’Instauratio Magna).

- Il croit que l’application de la science améliorera la condition humaine. Son utopie scientifique, exposée dans la Nouvelle Atlantide, repose sur une société dirigée par « un collège universel » qui regrouperait laboratoires, bibliothèques et observatoires où le travail de recherche serait réalisé par des équipes de techniciens.

- Cependant, il laisse de côté l’outil principal d’interprétation de savants tels que Galilée et Descartes, les mathématiques, et récuse le système de Copernic comme étant conçu à seule fin de satisfaire des exigences mathématiques.

Sa classification

Les subdivisions de la science correspondent aux trois facultés de l’esprit :

  • l’histoire à la mémoire
  • la poésie à l’imagination
  • la connaissance à la raison, branche la plus développée dans laquelle Bacon expose la «philosophie», qui se divise en :
    • théologie naturelle
    • histoire naturelle
    • philosophie humaine.

Postérité

Bacon a joué un rôle considérable dans la philosophie des sciences ; il a été défini comme « le prophète des vérités que Newton est ensuite venu révéler aux hommes. » ( H. Walpole)

- Précurseur de la pensée moderne, il a dégagé la science de la théologie qui a rendu, estime-t-il, l’intelligence humaine « stérile comme une nonne. »

- Théoricien de l’expérience scientifique et de l’utilité sociale du savoir et du progrès.

- Son « arbre des connaissances » organisant le savoir sera repris par Diderot et d’Alembert pour l’Encyclopédie.

OEUVRES PRINCIPALES

- The Advancement of Learning, traité « de la valeur et de l’avancement des sciences» (1605)

- Instauratio magna (1620), dont la première partie est une présentation détaillée des divisions des sciences et la seconde partie, intitulée Novum Organum (ou « nouvelle logique » par opposition à celle d’Aristote), une méthode pour guider l’esprit et avancer dans les sciences. Cet ouvrage sera interprété comme une déclaration de guerre à l’aristotélisme.

- La Nouvelle Atlantide (publiée après sa mort en 1627)

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CITATIONS

  1. Pourquoi faudrait-il que quelques auteurs reçus se dressent comme des colonnes d’Hercule au-delà desquelles il serait interdit de naviguer et de faire des découvertes ?
  2. La raison humaine est incapable de saisir le comment de l'opération par laquelle les corps célestes émanent du Premier principe bien qu'elle en atteste l'existence.
  3. La science doit être tirée de la lumière de la nature, elle ne doit pas être retirée de l’obscurité de l’antiquité.
  4. Le Temps, voilà le grand novateur.
    « Des innovations », 1625.
  5. Le savant ne doit pas faire comme l’araignée, qui tire tout d’elle-même. Il ne doit pas non plus se borner à amasser des faits, comme la fourmi des provisions. Il doit grouper, classer les faits et en découvrir les lois, semblable à l’abeille qui élabore son miel.
  6. Ce ne sont pas des ailes qu’il faut à notre esprit, mais des semelles de plomb.
  7. La métaphysique est la connaissance de ce que sont les choses en elles-mêmes, par opposition à la manière dont elles apparaissent à nos sens.
  8. La science n'est rien d'autre que l'image de la vérité. Car la vérité d'être et la vérité de connaître sont une seule et même chose et ne diffèrent pas plus entre elles que le rayon direct et le rayon réfléchi.
  9. Il est vrai qu’un peu de philosophie fait incliner les hommes vers l’athéïsme, mais une connaissance plus approfondie de la nature les ramène à la religion.
  10. Pour Francis Bacon, ce qui reste à faire est plus important que ce qui a été fait.

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ICONOGRAPHIE


Instauratio
Magna


The Advancement
of Learning

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