Tous les savoirs du monde :
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1. Le mouvement humaniste 2. Les grandes découvertes 3. De nouveaux systèmes de classement 4. Fondation des académies |
1. Le mouvement humaniste aux XVe et XVIe siècles |
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Les humanistes du XVe siècle sefforcent de retrouver lauthenticité de la pensée des Anciens, perdue sous les multiples adaptations et interprétations chrétiennes du Moyen Âge. Ils étudient les langues anciennes (grec, hébreu, latin classique, syriaque) et recherchent des manuscrits dans tout le monde méditerranéen.
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De nombreux traités pédagogiques paraissent. Érasme, suivi par Rabelais, insiste sur les vertus morales de linstruction. Le maître doit dégager des textes étudiés lenseignement moral quils recèlent. Il est à lopposé de lobjectif médiéval, dun Hugues de Saint-Victor par exemple, qui prescrivait de tout apprendre, car rien, estimait-il, nest inutile lorsque lon cherche la sagesse. Lérudition pure, laccumulation des connaissances, sont rejetées au profit de :
« ce qui sert à le [lélève] faire plus
sage et meilleur » Il convient surtout de former le jugement, car « science sans conscience nest que ruine de lâme », dit Rabelais. Érasme va jusquà donner des règles de bonne tenue, comme se servir dun mouchoir et se moucher en se détournant. Le corps est tout aussi concerné que lesprit : Rabelais, Montaigne, mettent laccent sur lexercice physique :
« ce nest pas assez de luy roidir lâme ; il luy
faut aussi roidir les muscles » Lhumaniste, cependant, appréhende le bonheur de létude dans le repli sur soi plus que dans louverture au monde. Les innovations scientifiques ne latteignent pas, ainsi les théories coperniciennes publiées en 1543 ne susciteront de lintérêt quau siècle suivant. L'érudit de la Renaissance est penché sur ses livres, dans la solitude de son cabinet de travail. Il évolue dans un milieu dinitiés qui communiquent dans une langue (le latin ancien) compréhensible deux seuls.
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Mais un vent nouveau va se lever et à Érasme, qui entend « restaurer le passé » et non produire du neuf, Francis Bacon répond bientôt que « la science doit être tirée de la lumière de la nature, elle ne doit pas être retirée de lobscurité de lAntiquité » ; pour Bacon, « ce qui reste à faire » est plus important que « ce qui a été fait ». Et derrière lui sengouffre tout le XVIIe siècle, qui rejoint cette conception d'un savoir ouvert, se dégageant des lieux clos de lérudition pour partir à la conquête des mondes inconnus, au-delà des antiques colonnes dHercule. |
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