Ce qui définit la ville, ce n’est pas seulement l’architecture, le territoire, l’histoire. La ville est mobile, mouvante : elle est l’ensemble de nos relations, et comment elle interagit – en tant que ville – avec elles.
Donc les signes : les objets par lesquels nous avons liens aux autres, et par lesquels ils nous situent ou nous reconnaissent ; les paroles, sans cesse échangées, et qui définissent nos rapports ; les enseignes, indications, avertissements de toutes sortes ; les noms : noms de rues, de quartiers, des villes elles-mêmes, noms d’écoles, de stades, ils définissent comme une biographie parallèle, et bousculée. Enfin, pour que la ville soit ville, les endroits où s’annule le lieu, là où on se croise, là où on attend.
En construisant par l’écriture une ville de signes, nous aiguisons notre rapport à la ville telle qu’elle nous environne et nous baigne, mais nous bâtissons une autre ville, celle de notre relation à l’autre.
Donc bien plus que des exercices d’écriture : une réalité qui va naître progressivement par les mots, mais qui n’a pas de précédent dans les livres et écrits que nous connaissons. Il s’agit bien, avec « écrire la ville », d’explorer ensemble.