Louis-François Cassas, (1756-1827), dessinateur et graveur, Paris, Ed. des frères Piranèse, 1801.
Gravure à l'eau-forte aquarellée avec reprise de plume et rehauts de gouache (45,1 x 70,5 cm)
« Il me faut donc parcourir la ville, bâtie sur un îlot, et séparée de la terre par trois enceintes entre lesquelles passet trois enceintes. Elle est petite, jolie, assise au bord du golfe, avec des jardins et des promenades qui descendent jusqu’aux flots.
Puis, nous allons aux Latomies, immenses excavations à ciel ouvert qui furent d’abord des carrières et qui devinrent ensuite des prisons où furent enfermés, pendant huit mois, après la défaite de Nicias, les athéniens capturés, torturés par la faim, la soif, l’horrible chaleur de cette cuve et la fange grouillante où ils agonisaient.
Dans l’une d’elle, la Latomie du Paradis, on remarque au fond d’une grotte, une ouverture bizarre appelée Oreille de Denys qui venait écouter au bord de ce trou, disait-on, les plaintes de ses victimes. D’autres versions ont cours aussi. Certains savants ingénieux prétendent que cette grotte, mise en communication avec le théâtre, servait de salle souterraine pour les répétitions auxquelles elle prêtait l’écho de de sa sonorité prodigieuse ; car les moindre bruits y prennent une surprenante résonnance. »
Guy de Maupassant,
La Vie errante, 1890
> Texte intégral dans Gallica : Paris, Ollendorff, 1890