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Le paysage dans l'art pictural

La naissance du paysage dans l'art pictural occidental

L'homme du Moyen Âge ne cherche pas à découvrir la nature pour elle-même, mais à la déchiffrer pour y trouver l'image de Dieu. Le monde n'est qu'un monde d'apparences, de symboles, derrière lesquels se cache la vérité divine ; par là, même le paysage, l'environnement physique, et plus encore celui modelé par l'homme n'a pas de signification propre. L'espace divin est abstrait. Ce qui sera plus tard le paysage – la nature, l'air, la lumière, l'atmosphère – et qui se formera insensiblement au cours de deux siècles n'est encore qu'un fond d'aplats de couleurs pourpre, or, bleu profond, de semis d'étoiles, d'ornements à fleurons ou rinceaux, ou un fond mosaïqué à damiers, losanges et autres motifs...
La naissance du paysage, par Gisèle Lambert
Feuilleter des miniatures
 

Dessins de la Renaissance

À une époque où, de part et d'autre des Alpes, la peinture de paysage s'affirmait comme un genre autonome, Patinir, que Dürer appréciait et qualifiait de "Gut Landschaftmaster" ("bon maître paysagiste"), en fit l'essentiel de son œuvre. Paysage imaginaire et merveilleux, proche encore de celui des primitifs, et cependant très innovateur par le traitement de l'espace, de la profondeur obtenue grâce aux plans successifs parallèles, de la perspective aérienne. Souvent, dans ses tableaux aux thèmes religieux, le paysage prend une dimension essentielle.
Dürer et les dessins allemands et flamands
Feuilleter des dessins de Dürer et l'école du nord
 

Quelques estampes de paysage de Rembrandt

Si Rembrandt s’est inspiré de la réalité – l’observation de la nature domine dans ses paysages –, il l’a toujours interprétée. Les paysages gravés de Rembrandt tendent essentiellement à suggérer des impressions, les particularités d’un instant, la sérénité, le bruit, le silence, le murmure du vent, le bruissement des feuillages, les effets du temps, l’humidité, la brume, le froid, la chaleur, la fraîcheur de l’ombre, tout ce qui ne peut être figuré concrètement.
Paysages et scènes de chasse

L'Art du jardin en Chine

Pénétrer dans un jardin chinois, c'est entrer dans la pensée chinoise et surtout dans la pensée taoïste. Le terme signifiant "paysage" est constitué de deux caractères : shan, montagne, et shui, eau, qui constituent les éléments essentiels de la peinture de paysage shanshui. Ces mêmes éléments, unis en d’infinies combinaisons, caractérisent le jardin traditionnel chinois dont ils structurent l'espace.
Yuanming Yuan, le jardin de la clarté parfaite
Vues remarquables du mont Hu
Quatre textes autour de l'art du jardin
Six textes autour du palais d'Été
 

L'Art du jardin en Perse

L'Islam est une civilisation née au bord du désert, d'où l'abondance des métaphores de fertilité végétale dans le Coran. Lianes, fleurs et branches se déploient à l'infini dans les motifs des tapis et des enluminures. Les tableaux s'inspirent des jardins persans qui émerveillèrent les visiteurs étrangers ou les envahisseurs arabes. La flore est cependant très irréaliste et les motifs sont souvent symboliques.
La flore et la faune dans les miniatures persanes
 

Estampes de paysage au Japon

Renouer avec la nature, écouter le rythme des saisons, admirer les fleurs de pruniers ou de cerisiers, goûter la fraîcheur du soir, contempler les premières neiges, ou surprendre l’envol des grues ou des oies sauvages.... conjuguant réalisme et spiritualité, observation directe et interprétation tout empreinte de shintoïsme et de bouddhisme, Hokusai et Hiroshige portent à sa perfection l’art du paysage dans l’estampe ukiyo-e.
L’avènement de l’estampe japonaise de paysage au XIXe siècle, par Jocelyn Bouquillard
Hokusai, par Jocelyn Bouquillard
Hiroshige, par Jocelyn Bouquillard
Feuilleter Les Trente-six vues du Mont Fuji : version Flash - version HTML5
Feuilleter Les Cinquante-trois relais du Tôkaidô : version Flash - version HTML5

Les Trente-six vues de la tour Eiffel

Réalisées entre 1888 et 1902, les Trente-six vues de la tour Eiffel sont l'occasion pour Henri Rivière de rendre un double hommage : à la nouvelle tour parisienne d'une part et à Hokusai dont il possédait les Trente-six vues du mont Fuji d'autre part. À l'instar du maître japonais, l'auteur joue sur la variation des cadrages et des points de vue plus ou moins rapprochés, depuis le cœur même de l'édifice jusqu'à sa silhouette qui apparaît à l'horizon.
Feuilleter Les Trente-six vues de la tour Eiffel
 
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Le paysage en photographie

Le territoire photographié

Le Second Empire (1852-1870) a commandé à ceux que nous considérons comme des artistes, des images où le sujet, en principe, importait avant tout : découvertes archéologiques et géographiques, campagnes militaires et grands travaux d’architecture, documentation scientifique et artistique. Alors que l’art officiel de l'époque oscille lourdement entre la pompe et le pastiche, rien de tel dans ces œuvres d’une fascinante intemporalité, d’une modernité désormais classique en partie, sans doute, grâce à l’incertitude même du statut artistique de leur pratique. Les photographes favorisés par le régime comptent en effet parmi les plus grands.
Les albums de Napoléon III, d'après Sylvie Aubenas
Le territoire
Explorations lointaines
 

La Mission héliographique

La Mission héliographique est née de la rencontre d'un médium encore jeune, en pleine évolution, avide de légitimité artistique et scientifique, et d'un profond mouvement intellectuel et esthétique issu du romantisme, passionné par la découverte et la sauvegarde des monuments anciens et particulièrement médiévaux. En 1851, la commission des Monuments historiques, créée en 1837 au ministère de l'Intérieur et dirigée par Prosper Mérimée, décide de dresser un vaste inventaire monumental de la France.
L'inventaire des monuments, par Sylvie Aubenas
 

Le voyage en Orient

Depuis 1839, date officielle de l’invention de la photographie, nombreux ont été les voyageurs photographes. La mode croissante du voyage, dont le chemin avait été montré par les armées napoléoniennes, par Chateaubriand, Champollion, les poètes romantiques, puis foulé par des curieux toujours plus nombreux jusqu’à la naissance d’un véritable tourisme moderne dans les années 1870 et 1880, a plus tard incité des photographes professionnels à s’installer sur place, pour y vendre aux voyageurs de passage des vues réalisées à leur intention, précédant ainsi de plusieurs dizaines d’années le commerce de la carte postale-souvenir.
L'Orient des photographes, par Sylvie Aubenas
Les paysages
Fiche prédagoqique : L'Orient : un rêve occidental
Fiche prédagoqique : Le voyage en Orient : un « Grand Tour » initiatique
 

Des paysages et des hommes : la Société de géographie

Par sa précision et sa fidélité, la photographie est l’outil indispensable des campagnes de préservation des monuments, des missions archéologiques et des relevés architecturaux. Elle est un instrument précieux pour les inventaires géographiques et la description des paysages. Elle permet de mesurer l’évolution des glaciers, de suivre les éruptions volcaniques, de répertorier les curiosités géologiques. Le photographe participe ainsi à ce mouvement général de collecte d’information, d’enregistrement et de classification dans tous les domaines du savoir, cette "passion pour l’inventaire", qui caractérise le XIXe siècle.
La passion de l'inventaire, par Jean-Louis Tissier et Jean-François Staszak
Les paysages
 

Les photographes de Barbizon

La forêt fut longtemps considérée comme un repaire de bandits, l'antre de bêtes féroces, la demeure d'êtres maléfiques. On la traversait avec la crainte d'y mourir ou d'y subir quelque sortilège. Avec l'irruption de Jean-Jacques Rousseau et des Romantiques sur la scène littéraire, naît une nouvelle perception de la nature. La forêt garde son mystère mais elle devient lieu d'inspiration. C'est alors que la forêt de Fontainebleau devient un lieu de création et de promenade des plus recherchés. Un demi-millier d'épreuves environ seront réalisées de 1850 à 1880.
La forêt de Fontainebleau, par Bernard Marbot
 

La question des nuages

Les nuages ont fasciné les artistes du XIXe siècle. Instruments d'une symbolique sacrée, ils deviennent, dans les tableaux qui admettent le paysage, un des éléments de la représentation de la nature. La révolution romantique donne au paysage une place nouvelle et la photographie participe à ce mouvement dès son apparition. Les photographes en plein air, tout imprégnés d'une iconographie qui les avait ouverts aux beautés de la nature, disposaient a priori des moyens d'en restituer aisément les effets. Mais la reproduction photographique des ciels s'avéra de fait techniquement très complexe. Les photographes eurent donc recours à de nombreux procédés pour les figurer et le sujet devint l'objet d'une vive polémique.
Polémique autour des ciels, par Bernard Marbot
Les marines de Gustave Le Gray, par Sylvie Aubenas


Mesure et démesure : les paysages d'Eugène Atget

L’ensemble du catalogue d’Eugène Atget sur le vieux Paris restitue une image de la ville par la partie. Le détail, la vision frontale et rapprochée, l’exclusion par le cadre, sont en effet autant de principes qui régissent l’œuvre du photographe. De la même façon, à Versailles, Sceaux ou Saint-Cloud, il procède à une décomposition qui va de la vue en perspective des jardins à des plans serrés sur les vases (Versailles, Saint-Cloud) ou les racines (Saint-Cloud). Il semble que ses modèles de représentation soient plus proches d’un romantisme tardif que des courants dominants de son époque.
Parcs et jardins vus par Eugène Atget, par Guillaume Le Gall
 

Le paysage parisien vu par Eugène Atget

Une large partie du travail d’Eugène Atget a pour sujet le vieux Paris. Il répond en cela à une préoccupation qui lui est contemporaine et s’intègre dans une longue histoire des discours et des représentations sur la capitale, à travers laquelle le regard, de la vision panoramique à la vision rapprochée du détail, détermine la construction d’une représentation du paysage urbain parisien. Cette perception de la ville comme objet d’histoire autonome s’est lentement élaborée à travers la littérature sur Paris...
Le vieux Paris d'Eugène Atget, par Guillaume Le Gall
 

Michael Kenna. De la nature au paysage

Le concept de paysage est-il moins évident qu'il y paraît au premier abord, ne s'est-il pas construit par un lent décollement de celui de la nature ? Ne faut-il pas en examiner les éléments constituants, leur mode d'existence dans le réel et en photographie, leur influence sur le regard ? À quels frais la représentation du paysage par la peinture et le dessin a-t-elle préparé et permis l'avènement de la photographie ? S'il est plausible que la représentation finisse par modifier le réel, le regardeur est peut-être, in fine, traversé et construit par le monde que désire son regard…
Le paysage existe-t-il ? par Anne Biroleau
Le paysage, une invention "achevée" ? par Anne Cauquelin
 

Sebastião Salgado. Territoires et vies

L’œuvre de Sebastião Salgado nous permet d’approcher photographiquement la question du territoire, la manière dont l’homme le crée ou dont il en est dessaisi, et les conséquences des actions qu’il effectue sur ce bien commun qu’est la nature. Le photographe a témoigné pendant près de trente ans des oscillations, des déséquilibres, voire des effondrements qui marquent pays et continents, qui les font évoluer, les mènent parfois au chaos.
Grandes fatigues de la terre, par Anne Biroleau
Fiche prédagoqique : Sebastião Salgado
 

Minot-Gormezano. Le Chaos et la Lumière

Lecteurs de Segalen, Gormezano et Minot considèrent qu’un lieu est un lieu de l’être en même temps qu’un lieu de la terre : dans cette perspective, ne pas nommer un lieu c’est en quelque sorte l’intérioriser. C’est aussi accepter de s’y perdre, dans un mouvement d’abandon que symbolise la nudité. Pierre Minot, concentré sur les sensations tactiles, explore le plus souvent le site en aveugle, les yeux clos. Ensemble, ils ont inventé une manière de travailler profondément originale. Dans le travail de la création, ils sont un. Minot n’est qu’un corps parmi les éléments : boue, rochers, lumière. Gormezano est invisible. Il n’est qu’un regard, donc esprit, volonté qui décide de l’instant de l’image. L’un est tout entier où l’autre est aussi.
Le Chaos et la Lumière, par Sylvie Aubenas et Anne Biroleau
 

Sur les pas de Louis Barthas

1914, Louis Barthas, artisan tonnelier dans l'Aude, partit pour le front où il resta quatre ans. Au fil des jours, il prit des notes et rédigea un récit qui occupe 19 cahiers. L'historien Rémy Cazals découvrit ce texte et le publia en 1978. Quelles traces peuvent encore demeurer sur les lieux où Barthas et ses compagnons connurent les souffrances qu'il relate ? Quelles cicatrices la terre et la nature portent-elles encore ? Pour tenter de les retrouver, le photographe Jean-Pierre Bonfort a suivi Louis Barthas pas à pas. Bonfort a fait le choix des prises de vues au téléphone cellulaire. Il ne recherche pas l'effet monumental, mais la vibration et la sensation qui se dévoilent grâce à la modestie du dispositif. Du récit de Barthas, que demeure-t-il de tangible ?
Sur les pas de Louis Barthas, par Emmanuelle Vagnon
 

Le Tôkaidô de Thierry Girard

"J'avais décidé de travailler sur un itinéraire qui me permette de traverser une partie du Japon, et il m'était apparu rapidement que la reprise de « La Route du Tôkaidô » était le choix le plus pertinent. D'un côté, je pouvais m'appuyer sur l'œuvre d'Hiroshige qui a constitué, avec sa série sur le Tôkaidô, une des références majeures de l'Ukiyo-e. De l'autre, je me trouvais confronté à un continuum urbain, tantôt dense, tantôt lâche, qui n'avait plus grand chose à voir avec les paysages d'antan, peints par Hiroshige, et le sentiment de la nature qui en émanait, mais qui m'obligeait à exercer un regard analytique sur le Japon d'aujourd'hui."
Le Tôkaidô de Thierry Girard : version Flash - version HTML5
 

Regards sur le littoral

Créé en 1975, le Conservatoire du littoral, établissement public de l'État acquiert et protège les espaces fragiles et menacés du littoral. À ce jour, 70 100 ha, 800 km de rivages, seront transmis, intacts, aux générations futures. Depuis dix-neuf ans, des photographes créateurs choisissent les terrains du Conservatoire pour y parler librement de paysage. Le dialogue ainsi engagé avec les artistes constitue un élément irremplaçable de la mémoire des sites.
Figures du littoral
 

La France de Raymond Depardon

Il y a cinquante ans, le jeune Raymond Depardon, fils de paysans, montait à Paris. Très vite, il arpente le monde pour couvrir, en tant que photo-reporter puis cinéaste, nombre de faits d'actualité sur des lieux sensibles. Le jeune chasseur de « scoops » des premières années cède progressivement le pas au grand reporter en perpétuel dialogue entre sa vie et son œuvre, photographique comme cinématographique, soucieux de donner un sens plus juste aux événements de notre société. Il se révèle particulièrement sensible aux mouvements silencieux du monde, ceux qui ne défraient pas la chronique.
Fiche prédagoqique
Bibliographie et ressources en ligne
 

France14

Quand Raymond Depardon sillonne la France des sous-préfectures, les photographes de France14 explorent les banlieues et l’univers périurbain des grandes villes françaises, en questionnant le bâti et la notion d’appartenance à un lieu et à une identité. Dans une approche personnelle et engagée, ils rejoignent Raymond Depardon sur « les grandes questions qui travaillent le corps social français » et « dessinent une société mouvante, peu sûre de ses contours, confrontée aux conséquences parfois peu sûres de ses choix passés ». (Anne Biroleau)
Fiche prédagoqique
 
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