Sur l'histoire du paysage « français »

Voyages romantiques et pittoresques de l'Ancienne France
par Charles Nodier, Justin Taylor et Alphonse de Cailleux

Publié à Paris en 24 volumes chez Gide fils, de 1820 à 1878.
C'est à partir de 1820 que le baron Isidore Séverin Justin Taylor et Charles Nodier entreprirent ce qui devait devenir un véritable monument éditorial. À la fois relation d'un périple et anthologie historique où récit et illustration se répondent, l'ouvrage est un véritable manifeste romantique qui marquera durablement les esprits. Conçu comme une description des richesses monumentales et pittoresques de la France, il a aussi à cœur d'éveiller une véritable conscience patrimoniale chez le lecteur, en attirant son attention sur l'état de dégradation de ce patrimoine bâti. Le Musée de la Vie romantique a consacré une exposition aux Voyages en 2015.
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Exposition "Voyages pittoresques et romantiques dans l'Ancienne France"
 

Photographies à l'œuvre. La reconstruction des villes françaises (1945-1958)
Dossier réalisé par les éditions du Jeu de Paume, 2011

À la Libération, le ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU) est chargé de remédier aux destructions de la guerre autant qu'à la vétusté de l'habitat. Le terme « reconstruction » témoigne bien de l'ambition non seulement matérielle mais aussi symbolique d'un tel projet : il s'agit alors de rebâtir une grande partie du pays tout en restaurant la dignité morale et la puissance économique de la France. Dès 1945, un service photographique accompagne, en interne, l'activité du MRU, en documentant l'état du bâti existant et surtout les constructions nouvelles. Plus de 36 000 clichés sont ainsi réalisés jusqu'en 1958, date à laquelle le terme « reconstruction » disparaît de l'intitulé du ministère.
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Les archives de la reconstruction (1945-1979)
par Dominique Gauthey, Études photographiques, n°3, novembre 1997

Profondément rurale jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale, la France devait connaître après la Libération un processus de modernisation volontariste, qui allait profondément modifier ses villes et ses paysages. Réalisés conjointement à l'implantation de nombreux sites industriels, étroitement liés à la rénovation des centres anciens, des milliers de mégalithes de béton surgissent alors un peu partout à travers le pays. Conjuguant la nécessité de reconstruire les villes détruites et la volonté de maîtriser leur développement, cette politique fera l'objet d'une importante documentation photographique, de 1945 à 1979, par les services du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme (MRU, aujourd'hui ministère de l'Équipement).
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Henri Salesse. Enquêtes photographiques sur l'habitat (1951-1953)
par Sylvain Maresca, blog La vie sociale des images, 2009

Henri Salesse était l'un des cinq « opérateurs » chargés de réaliser des photographies des opérations urbanistiques et immobilières stimulées par le MRU. Il s'agissait surtout de démontrer l'urgence et l'ampleur de la tâche de reconstruction, en montrant et dénonçant ce qu'il était convenu de ne plus appeler les « taudis », mais l'habitat insalubre ou « défectueux », ou encore les « habitations dégradées ». Ce type de photographie sociale, pointant les conditions de vie miséreuses d'une partie de la population des villes, soit pour en dénoncer les dangers pour la sécurité publique, soit pour argumenter une revendication politique en faveur des plus pauvres, a, depuis la fin du XIXe siècle, périodiquement précédé ou accompagné des projets de rénovation urbaine.
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Les grands ensembles. Cinquante ans d'une politique-fiction française
par Raphaële Bertho, Études photographiques, n°31, printemps 2014

Les grands ensembles se présentent comme les réalisations emblématiques de la politique menée par l'Etat après-guerre dans le domaine de l'aménagement du territoire et de la planification urbaine. Ces icônes incontournables de la « légende dorée d'une modernisation triomphante » durant les Trente Glorieuses font l'objet dès l'origine de la mise en place d'une politique visuelle spécifique. Le contrôle de l'image s'impose en effet dès 1945 comme le corollaire inévitable des grands chantiers de reconstruction, et les institutions intègrent en leur sein des services photographiques et cinématographiques dans le but de promouvoir et défendre la politique adoptée. Un parti pris qui persiste quand les orientations changent : la photographie est convoquée, au fil des époques et des institutions, pour témoigner de la ruine du projet social ou fonder la reconnaissance de l'héritage architectural.
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