Tous les savoirs du monde :
|
|
|
1. Enseignement
médiéval 2. Modèles des "Miroirs" 3. Premier traité de science politique 4. Méthodes d'apprentissage 5. Premières Bibliothèques Royales 6. Compilation encyclopédique |
4. Méthodes d'apprentissage : une pédagogie fondée sur la Parole et l'Image |
|||
Les apprentissages du savoir au Moyen Âge reposent essentiellement sur la mémoire. La mémoire ressemble à un palais dont les deux portes sont la vue et l'ouïe. Deux chemins y conduisent : l'image et la parole. |
|||
|
La Parole :
L'image :C'est sans doute Hugues de Saint Victor au XIIe siècle, qui développe avec le plus d'éloquence les potentialités pédagogiques offertes par l'image. Il propose ainsi trois «instruments» :
|
||
|
|
||
"C'est une noble tâche que de copier des livres sacrés, et le scribe ne manquera pas sa récompense. Il est préférable d'écrire des livres que de planter des vignes ; celui-là entretient son ventre, celui-ci son âme.»" Alcuin, Carmina, édition E. Dümmler, 1881
|
|||
Les représentations allégoriques des arts libéraux : des vierges sagesLes 7 disciplines des arts libéraux sont au Moyen Âge l'objet d'innombrables représentations allégoriques. Ainsi au tympan du Portail royal de la cathédrale de Chartres on voit la Sagesse siégeant au milieu des personnifications du Trivium et du Quadrivium et de leurs représentants dans l'enseignement des arts et des sciences : Donat, Cicéron, Aristote, Boèce, Euclide, Pythagore, Ptolémée. Assimilés aux sept piliers de la demeure de la Sagesse, ou à sept ruisseaux irrigués par la Fontaine de la Sagesse, ils sont aussi souvent représentés sous forme de vierges hiératiques dotées chacune d'attributs spécifiques. |
|||
Des bestiaires pour édifier le chrétienLe terme fait son apparition au début du XIIe siècle et désigne des ouvrages en vers ou en prose utilisant la description de certains animaux réels ou légendaires, en vue d'un enseignement moral et religieux. Il s'agit à la fois de manuels sommaires d'histoire naturelle et d'abrégés de doctrine chrétienne illustrée. Les bestiaires dépeignent un monde manichéen déchiré entre le Bien et le Mal, entre le Dieu et le Diable. La description des animaux n'y intègre aucun souci réaliste, elle se conforme essentiellement à une tradition et obéit à une structure constante, où l'énoncé de la « nature » de l'animal permet de dégager une signification religieuse et morale proposée à l'édification. (telle cette licorne du Bestiaire d'Amours et de Responses de Richard de Fournival). Ainsi les bestiaires constituent-ils « un arsenal de métaphores énonçant les natures de Dieu et un support mnémotechnique rappelant les figures possibles du Mal ». (Gabriel Bianciotto, Bestiaires du Moyen Âge).
|
|||
Un ouvrage sur la nature destiné à la prédicationLe Livre des propriétés des choses (De proprietatibus rerum), ouvrage du franciscain anglais Barthélémy, écrit en latin entre 1230 et 1240, entend faire connaître « les natures et les propriétés des choses répandues dans les oeuvres des saints et aussi des philosophes ». Il sagit dune véritable encyclopédie, qui dresse le bilan des connaissances dans tous les domaines, sous une forme ordonnée et simplificatrice. Loin des discussions érudites dordre philosophique ou scientifique, lauteur fait oeuvre de vulgarisation. Le but de Barthélémy est de permettre au lecteur daccéder au savoir suprême : celui de la théologie. |
|||
Ce type douvrage est destiné à la prédication : il fournit au prédicateur un arsenal dimages et de paroles, de métaphores propres à frapper limagination du chrétien. Copié et recopié, le De proprietatibus rerum connut une grande faveur auprès dun public de simples lettrés curieux de culture (deux cents manuscrits latins aujourdhui conservés). Les étudiants pouvaient en consulter un exemplaire à la bibliothèque du collège de Sorbonne. Soucieux de mettre en oeuvre une vaste entreprise de traduction de textes latins, Charles V en commanda à Jean Corbechon en 1372, une version française qui en augmenta encore le succès. Traduit également en langue doc, espagnol, italien, flamand, le De proprietatibus rerum bénéficia dune diffusion qui se développa encore avec limprimerie (seize éditions en latin, vingt-quatre en français, trois en anglais, deux en espagnol, une en flamand). |
|
||
1. Enseignement médiéval 2. Les "Miroirs" 3. Premier traité de science politique 4. Méthodes d'apprentissage 5. Premières bibliothèques royales 6. Compilation encyclopédique |