Depuis Orphée, qui charmait les bêtes sauvages
et a rendu le dieu des Enfers sensible à ses plaintes – Orfeo
che trasse al suo cantar le fere, e servo fe’ l’Inferno a sue
preghiere ( "Orphée qui dompte par son chant les fauves, et qui
vainquit l’enfer par ses prières") –, le musicien
comme le poète ont pu être perçus sur le mode héroïque :
dans les airs de fureur de Roland ou d’autres chevaliers à l’époque
baroque, dans l’inspiration voire l’emportement d’un Beethoven,
dans la glorieuse démesure de la Symphonie des
Mille de Gustav Mahler,
dans l’opéra wagnérien (et jusqu’à son exploitation
dans la propagande nazie).
À une époque plus contemporaine, les rock
stars sont célébrées
dans leur recherche – parfois avec l’héroïne comme
compagne – d’une musique au sens premier "inouïe" :
Jim Morrison (The Doors), Jimi Hendrix, John Lennon, Janis Joplin, Bob Marley,
Kurt Cobain (Nirvana). Le culte cependant se concentre sur le guitariste.
Le titre de guitar hero est attribué par les fans aux guitaristes
hors normes que furent d’abord Jeff Beck, Eric Clapton et Jimi Hendrix.
L’engagement physique d’Hendrix dans ses concerts, son jeu inventif,
inspiré, spectaculaire, sa violence sonore et scénique marquent
profondément ses contemporains.
L’architecte Frank Gehry a construit en 2000, à Seattle, ville
de naissance du musicien, un bâtiment dédié à la
musique rock, "Experience Music Project", quasiment un temple consacré à Hendrix,
placé sous le signe de son album Are you experienced? (1969).
Quant aux guitares Fender® mythiques des guitar heroes, elles
sont rééditées
en série limitée : "Signature" ou "Relic".