Proche du précédent par les supports privilégiés
d’héroïsation : bande dessinée, cinéma,
jeux vidéo, mais aussi jeux de rôle, jeux en ligne massivement
multijoueurs, le héros médiéval-fantastique découle
de la fantasy anglo-saxonne. Il nourrit le concept du "Livre dont vous êtes
le héros" et a favorisé l’essor des jeux de rôle,
en réel ou sur écran. Le héros médiéval-fantastique
emprunte ses caractéristiques et son environnement principalement
au monde des chansons de geste (cycle arthurien, matière de Bretagne),
aux récits merveilleux ou fantastiques et parfois à de multiples
civilisations fondues dans un syncrétisme puissant et imaginatif (City
of heroes, World of Warcraft). Le Seigneur
des anneaux de Tolkien en est
l’exemple contemporain le plus frappant, avec la synergie populaire
et commerciale créée autour des livres, films, objets dérivés,
jeux vidéo et sites internet.
À l’issue d’un panorama où se côtoient des
personnalités historiques dignes d’admiration et d’estime
et des créatures imaginaires incarnant des valeurs que chacun pourra
confronter à ses modèles personnels, la plasticité contemporaine
du concept de héros peut tout autant surprendre les uns qu’elle
désolera les autres. En raison d’une surmédiatisation
agressive, la fabrique héroïque nous impose l’omniprésence
de figures au culte envahissant. Sans doute pouvons-nous nous réjouir
d’avoir encore, dans nos sociétés, la possibilité de
rejeter ou d’accepter certains modèles, d’en choisir d’autres,
plus proches, plus personnels. La liberté, comme Saint-Exupéry
de nous poser encore cette question : "Si la vie humaine n’a
pas de prix, nous agissons toujours comme si quelque chose dépassait,
en valeur, la vie humaine… Mais quoi ?"