Héros

La gâchette


Cette famille est glorieusement et sans vergogne munie de pistolets, de fusils, d’armes à tout va, multiples, rudimentaires ou technologiques. Le militaire, évacué de la galerie héroïque dans la vie réelle, après le traumatisme de la guerre mondiale, trouve ici des remplaçants à sa mesure. Le champ est libre pour la lutte et la ruse, le suspense, l’adrénaline… et le grand spectacle de cinéma de divertissement. Ce héros de fiction s’exprime dans les combats et les coups de feu échangés avec les méchants. Car ce monde-là est terriblement manichéen. L’agent secret 007 créé par Ian Fleming affronte, au sein d’épisodes à rebondissements, des incarnations du Mal et sauve toujours le monde, ou du moins sa face occidentale. La saga trouve sa pleine mesure et sa popularité grâce aux adaptations cinématographiques lui assurant une longévité exceptionnelle. Dans le western, cowboys, brigands, shérifs, justiciers, indiens, filles paumées et belles sauvages – tous des archétypes – cohabitent et s’affrontent dans un monde sans concessions, où le plus fort impose sa loi, où la nature est splendide et hostile, où l’honneur et la parole donnée tracent une frontière entre civilisation et barbarie. Les femmes virtuoses de la gâchette n’y ont conquis que très récemment une place, le western Johnny Guitar (1954) étant une vraie rareté. En revanche, parité intégrale, à condition d’endosser la panoplie adéquate, dans les mondes où évoluent Lara Croft, dans Tomb Raider (depuis 1996) et Trinity, dans la trilogie Matrix (1999-2003).
Avec la série télévisée 24 heures chrono (24 – Twenty-Four), apparue en 2001, on rencontre une évolution de l’homme au pistolet. Patriote, agent de la cellule anti-terroriste de Los Angeles, le héros justicier est ici confronté à des choix moraux (torture, "sale boulot", mise en danger d’innocents) qui dépassent la simple lutte contre des méchants.
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