Rappel historique
Au XVIII
e siècle, le plus grand cimetière de Paris, le cimetière des Innocents, est devenu un danger pour les habitants du quartier. En 1785, le Conseil d’État, prononce l’évacuation du lieu et son remplacement par une place publique. L’utilisation des anciennes carrières de la Tombe-Issoire est choisie pour déposer les ossements. L'appellation de "Catacombes" a été donnée à l’ossuaire en référence aux Catacombes de Rome. Le transfert dure plus de 6 mois. Arrivés à destination, les os sont déversés par d’anciens puits d’extraction des carrières et s’entassent en bas, fracassés. Par la suite, les ossements des autres cimetières de Paris y sont transférés à leur tour.
Pendant le Second empire, les Catacombes suscitent la fascination du public. En 1860, Napoléon III y descend avec son fils. On y organise des événements, comme des concerts ou des fêtes. C’est aussi une source d’inspiration littéraire. Les romanciers les prennent comme théâtre de leurs histoires. Gérard de Nerval, dans la nouvelle
Le monstre vert, Joseph Méry, dans son roman,
Salons et souterrains de Paris, ou encore Alexandre Dumas, dans son roman paru en feuilletons,
Les Mohicans de Paris.
Nadar exploite l’univers fantasmagorique et étrange de « la cité des morts » : il montre, grâce à la lumière électrique, ce que de rares privilégiés ont pu contempler, lors des quatre visites annuelles éclairées à la lanterne autorisées par la municipalité parisienne. Le reste de l’année, les galeries sont le théâtre d’un ballet d’ouvriers qui continuent à entretenir les murs d’ossements.