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Tous les savoirs du monde :
Les grands livres de la nature

[Les dossiers pédagogiques]

1. Naissance de la botanique
2. Le Jardin des Plantes
3. Voyages et progrès des sciences naturelles
4. Les vélins du Muséum d'histoire naturelle

[Sommaire du Cahier TSM]

3. Les voyages font progresser les sciences naturelles


Maria Sybilla Merian, Metamorphosis insectorum Surinamensium
Gravure à l'eau forte colorié e
Paris BnF

À l’instar des humanistes, les naturalistes de la Renaissance redécouvrent les Anciens. Les inventaires de zoologie sont inspirés d’Aristote et de Pline et ceux de botanique de Dioscoride. Mais bien vite l’observation supplante la compilation, - dans l’image du moins, car le texte mettra plus de temps à se libérer des références antiques. Les dessinateurs travaillent « sur le vivant » et les botanistes battent la campagne, récoltant des plantes et constituant des herbiers.

Les navigateurs rapportent de pays inconnus jusque-là des végétaux nouveaux qu’on tente d’acclimater et d’exploiter. Très vite des expéditions à but strictement scientifique sont organisées ; de nombreux naturalistes s’embarquent et deviennent de véritables aventuriers, parcourant le monde à la recherche d’espèces nouvelles, parfois au prix de leur vie.

  • Ainsi le père Charles Plumier, encouragé par Louis XIV dont il obtiendra une pension, parcourt les Antilles françaises (1689) et fait quelques incursions en Amérique ; il en rapporte une riche documentation et des dessins d’une très grande précision.
  • Joseph Pitton de Tournefort est envoyé au Levant avec le peintre Claude Aubriet, pour découvrir plantes, métaux et minéraux nouveaux et « s’y instruire [...] de tout ce qui regarde la médecine et l’histoire naturelle ». Au bout de deux ans (1701-1702), il aura constitué un herbier de huit mille plantes.
  • En 1766, Philibert Commerson suit Bougainville dans son voyage autour du monde, puis poursuit seul ses recherches à l’Île Maurice, Madagascar et La Réunion. Il meurt en 1773 sans avoir revu sa patrie et c’est sa servante qui se chargera d’envoyer en France des caisses de documents - notes, dessins, mémoires, récoltes de toutes sortes - dont Buffon obtiendra la garde pour le Cabinet du roi.
  • Envoyé par Bernard de Jussieu et Réaumur, Michel Adanson explore le Sénégal de 1749 à 1754, y découvre le baobab, et en rapporte une collection inestimable sur l’histoire naturelle de l’Afrique, continent encore très mal connu. Son herbier de poissons constitue les premières entrées de poissons au Cabinet du roi.


Adriaan Collaert, Oiseaux des marais
1610
Paris, BnF

Ces expéditions scientifiques enrichissent les jardins botaniques, mais aussi les « cabinets de curiosité », alors très à la mode dans l’Europe entière. Un commerce s’instaure avec des gens établis dans les colonies, pour qu’ils envoient des spécimens. Buffon, intendant du Jardin du roi, encourage ces échanges et organise un réseau toujours plus étendu de correspondants. Le chevalier Turgot rédige un mémoire sur la manière de rassembler, de préparer, de conserver et d’envoyer les diverses curiosités d’histoire naturelle et un Avis pour le transport par mer des Arbres, des Plantes vivaces, des Semences, et de diverses autres Curiosités d’Histoire naturelle (1758). Animaux et plantes dans tous leurs états - vivants, séchés, embaumés - traversent les mers.

1. Naissance de la botanique
2. Le Jardin des Plantes
3. Voyages et progrès des sciences naturelles
4. Les vélins du Muséum d'histoire naturelle
 
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