Composition
Réalisant ses positifs par contact, Eugène Atget ne
recadrait pas ses photographies. C’est donc à une attention à la
composition lors de la prise de vue que convie l’image. Un cadre
18 x 24 cm, quelques traits tracés au crayon sur une
reproduction de la même taille ou avec un logiciel de traitement
de l’image conduisent à distinguer des plans successifs
qui se renvoient les uns aux autres :
Au
premier plan, en écho avec l’arrière
plan qui ferme l’horizon (l’immeuble le long de
la rue de la Verrerie n’a pas de porte visible), domine
l’horizontalité soulignée par le pavage et tempérée
par les décrochements à droite et au fond, ouverture
vers le spectateur et fermeture.
Une
zone de transition où se mêlent horizontales,
obliques et verticales en des lignes plus courtes, organise les décrochements
verticaux et horizontaux. Le point de fuite des obliques est la tourelle
de l’église Saint-Merri.
Cinq
masses étirées en hauteur, les façades,
supportent l’objet de l’image, les enseignes, la lampe
et les affiches publicitaires. Ces masses sont striées alternativement
horizontalement selon une perspective fuyante dont les points de
fuite sont constitués par les fenêtres de l’immeuble
de la rue de la Verrerie.
La
composition n’est pas centrée, les points de fuite
décalés renforcent l’impression de décrochement.
La double focalisation sur la rue et sur les publicités ne laisse à aucun
moment le regard sortir de l’image.