Il s’agit, à partir d’une réflexion sur
le champ et le hors champ, de penser les différentes modalités
de la présence visuelle de l’artiste dans ses photographies.
Eugène Atget est
peut-être l'un des premiers photographes à inscrire
sa présence
et celle de son matériel dans l’image à une époque
où articles et livres donnent des conseils pour éviter
ce "défaut". Avant d’aborder cette approche,
un détour s’impose par la partie "Miroirs" de
l’exposition
Portraits/visages qui
présente, outre le reflet dans le miroir de l’
Ambassade
d’Autriche d’Atget, des images de Dieter Appelt,
Yvon de Broca, Dornac, Reutlinger, Clarence John Laughlin et Noëlle
Blin ainsi que les photographies de Pierre Belzeaux, Florence Henri,
Gustave Le Gray dans l’exposition
Objets
dans l’objectif. Les surimpressions du photographe et de
son matériel dans les vitrines, les reflets dans les miroirs
sont suffisamment récurrents dans "Enseignes et vieilles
boutiques" pour avancer l’hypothèse que l’autoportrait
en photographe est intentionnel :
"Ainsi sommes-nous
frappés par les reflets qui apparaissent dans les miroirs
photographiés par Le Gray et d'Atget : un autoportrait du
photographe s'immisçant dans la représentation d'un
meuble précieux ou une réunion de fauteuils houssés
de blanc accentuant la solitude du salon d'apparat dont on veut nous
faire admirer la cheminée. Maniées par de grands auteurs,
ces interférences donnent à la scène une dimension
supplémentaire dont on peut croire qu'elle ne leur a pas échappé puisqu'on
en trouve d'autres exemples aussi heureux dans leur œuvre."
Objets
dans l’objectif