Très tôt les ouvrages et les revues de
photographies se sont intéressés à l’intentionnel
et à l’accidentel dans la prise de vue (Chéroux,
p. 98-131). Dans sa chronique parue en 1901 René d’Héliécourt
relate « les Petites Misères du Photographe » au
nombre desquelles le reflet dans les vitrines. Photographies de commande
très en vogue au début du XXe siècle
ou recherche personnelle, les prises de vues d’Eugène
Atget laissent les façades, son matériel, son effigie
ou son ombre se refléter dans les vitrines (Buisine, p. 203-208 ;
Le Gall, p. 31-40). Les vitrines et les reflets sont un des éléments
du succès d’Atget auprès des surréalistes
(Le Gall, p. 90-107). Berenice Abbott écrit qu’il
ne peut être vrai que ces reflets dans les vitrines soient des
accidents (Abbott, p. XVII-XVIII). Quoi qu’il en soit, ces images
vont susciter un intérêt particulier dans l’avant-garde
autour de la subversion, de l’iconoclasme d’une part,
de la culture de l’erreur, des troubles de la perception, de
la confusion des sens d’autre part et nombre d’artistes
vont jusqu’à nos jours interroger ce thème. Plusieurs
approches sont possibles autour du reflet,
de la déformation, de la composition et de la surimpression,
du collage.