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La collection, la série et l'album


L'objectif est de réfléchir sur la notion de collection, de série, d’album ; définir un corpus et réaliser la collection correspondante, concevoir les conditions de diffusion de la collection. Avant d’aborder ces ateliers, il n’est pas inutile de faire un détour par l’exposition Objets dans l’objectif, qui s’interroge sur l’esthétique de la répétition comme forme de la modernité.

Préciser la notion de série

La définition d’une série est simple ou complexe. Elle s’élabore autour d’une problématique, d’une thématique, de la constitution d’une archive indexée, à l’aide d’un protocole visuel, esthétique ou technique qui vise plus ou moins l’exhaustivité dans la constitution du corpus. À l’origine de la série se trouve, de préférence, un texte qui en détermine les critères, les conditions d’élaboration et de monstration. Avant de se lancer dans la réalisation d’une série, l’analyse d’une des séries d’Atget à partir du cédérom peut se révéler utile. Rechercher le nom de la série, le nombre de photographies qu’elle comprend, la date ou l’intervalle temporel de réalisation (prise de vue et tirage : y a-t-il des distorsions au sein de la série ?), délimiter les lieux ou espaces de prise de vue. Observer l’ensemble des images de la série, l’indexation, rechercher les critères techniques, de sujet, de composition qui en font une série. Certaines photographies semblent-elles en marge de la série ? Pourquoi ?
Selon le niveau, compléter la réflexion par l’étude des extraits de Walter Benjamin.
Après ces premières réflexions, définir une collection, une méthode de classement, lister quelques séries possibles de dix à quinze photographies. Constituer une ou plusieurs séries, leur donner un titre.
  

Préciser la notion d'album

Plus qu’à l’archive et au classement, l’album s’intéresse à la monstration. Il suppose une sélection dans la collection ou dans les séries. Sur quels critères ? L’album, papier ou numérique, le portfolio peuvent fonctionner linéairement, séquentiellement, avec ou sans chapitrage. Quel en est l’ordre ? Qu’est-ce qui fait qu’une photographie se place après une autre et avant une troisième ? On s’attache donc au chemin de fer de l’album, à l’organisation du portfolio et à leur mise en page, leur maquette

Proposition d’ateliers

Dans le quartier, choisir un objet (type de façade, porte, fenêtre, mobilier urbain, etc.). Sur un plan du quartier, noter tous les objets susceptibles de rentrer dans la collection, le lieu, quelques détails les identifiant. Après avoir défini le protocole de prise de vue, de préférence frontal, sous une lumière déterminée (heure et état du ciel semblables pour toutes les prises de vue), photographie les différents objets de la collection de préférence en posant l’appareil sur pied et en conservant le même type de cadrage. Essayer d’être exhaustif.
À partir des tirages, d’une planche contact ou des photographies observées à l’écran, déterminer un ensemble de critères permettant de réaliser des typologies : par exemple les portes avec relief, avec vitre… Classer les photos selon ces critères. Donner un nom à chaque série et l’accompagner d’une courte description.
Sur une feuille de brouillon, réaliser un chemin de fer : dessiner une suite de petits cadres représentant les pages d’un album, indiquer dans les cadres appropriés les titres de chapitres, pour chaque page noter la photographie que l'on souhaite faire figurer, sans oublier les pages de garde, de titres ou de générique.
Sur une autre feuille, dessiner la maquette de l’album : pages de titre et pages contenant des photographies.
Constituer l’album sur papier ou sur écran en collant les photographies. Rédiger pour chacune d’entre elles une légende.
Quelques textes permettront de poursuivre la réflexion sur la notion de collection : Walter Benjamin, Gustave Flaubert (Bouvard et Pécuchet), Krzysztof Pomian.
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